Le monde célèbre aujourd'hui, lundi 13 février, la 12e édition de la Journée internationale de la radio. Cette année, le thème générique porte sur "Radio et paix", corrélation démonstrative qui met en relief les missions de la radio ces deux dernières décennies dans la construction et la consolidation de la paix en Casamance, dans le Sud du Sénégal, en proie à une rébellion armée. Dans ce paysage médiatique grandissant, figurent les radios communautaires dont le management participatif et interactif au bas de la pyramide sociale, a permis de démocratiser les discours et éloigner les tares résiduelles du conflits, au rang desquelles la haine, la rancœur et la stigmatisation. Toutefois, la lame doublement tranchante des ondes radiophoniques exige le monitoring de proximité des régulateurs !
Ce lundi 13 février 2023 marque la 12e édition de la Journée mondiale de la radio. Elle a été en effet proclamée en 2011 par les Etats membres de l'UNECO et adoptée l'année d'après par l'Assemblée générale par des Nations unies (ONU) en tant que Journée internationale. Cette année, le thème générique est "Radio et Paix". Sans doute, la corrélation est établie entre les missions de la radio et ses œuvres de prévention des conflits, de la gestion et du maintien de la paix.
Dans cette partie méridionale du Sénégal, la Casamance, en proie à un conflit armé indépendantiste depuis quatre décennies et sans doute l'un des plus vieux du genre encore actif en Afrique, la radio a largement contribué à installer les mécanismes de résolution pacifique, avec l'avènement du pluralisme médiatique.
Certes le paysage médiatique était occupé par l'Office de radiodiffusion télévision sénégalaise (ORTS) ; mais le véritable débat citoyen et interactif a débuté avec le premier groupe privé d'information générale au Sénégal, la radio Sud Fm. Puis, au début des années 2000, les radios communautaires ont fait leur apparition en Casamance. Par définition, ce sont des outils de dialogue à l'échelle de base de la société, s'appuyant sur les réalités du terroir pour l'éveil des consciences et dans leurs langues.
La guerre naissant dans l'esprit des hommes, et c'est justement dans l'esprit des hommes que la radio a agi pour déconstruire les velléités de bataille, de haine, de rancœur, de stigmatisation, pour bâtir, à la place et avec succès, des réflexes de solidarité, de pardon et de bon voisinage.
L'un des précurseurs de ces radios communautaires en Casamance, Abdou Sarr, ancien directeur de World Education/Sénégal, tenait à la formation, à la production des contenus radiophoniques jusque dans les écoles, avec le programme éducation à la paix. Ainsi donc, les programmes interactifs sur des sujets à caractère social ont permis aux populations, même au-delà de nos frontières, de faire des contributions allant dans le sens de raffermir les relations sociales séculaires. N'est-ce pas ce qui a fait naître l'Union des radios communautaires transfrontalières entre le Sénégal et la Guinée-Bissau.
Dans une échelle beaucoup plus large, les magazines, débats et appels sur l'actualité du genre "Wax Sa Xalaat" sont des baromètres assez éloquents du rôle d'équilibre, d'équité, de démocratisation du discours social et d'aide à la prise de décisions politiques. Qui dit mieux si la radio a réussi cette prouesse. Le physicien italien Marconi, considéré comme l'un des inventeurs de la radio et de la télégraphie sans fil, peut donc continuer à dormir tranquillement outre-tombe, de son éternel sommeil.
Toutefois, l'avenir de la radio est compromis par la main des politiques, qui en font leur instrument de propagande, au péril de l'équilibre social. La radio construit, mais elle détruit aussi, et à la même vitesse, par onde électrochoc.