Kaolack — Les activités du projet d'amélioration de l'aviculture familiale rurale ont été officiellement lancées ce lundi, à Kaolack (centre), l'un des départements d'intervention de la première phase de ce programme aux côtés de ceux de Mbour et Fatick, a constaté l'APS.
D'un coût de deux millions deux cent quatre-vingt-six mille dollars, soit plus d'un milliard cinq cent millions francs CFA), le projet sera mis en œuvre sur une durée de trois ans (2023-2025).
Il est le fruit d'un accord de don liant le Fonds international de développement agricole (FIDA) au Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (CNCR). Il est financé grâce à une contribution du Programme mondial pour l'agriculture et la sécurité alimentaire (GAFSP), dans le cadre de sa fenêtre "Dons aux organisations de producteurs".
"Ce projet a été élaboré avec l'appui de nombreux partenaires pour permettre d'améliorer les revenus des femmes et des jeunes entrepreneurs avicoles villageois, ainsi que la sécurité alimentaire et la nutrition de leurs familles", a précisé Makhtar Diouf, conseiller technique du ministre de l'Elevage et des Productions animales et chef du Centre national d'aviculture de Mbao (Dakar).
Indiquant que la signature d'un tel accord est une première et un "réel motif de fierté et de satisfaction" pour le Sénégal et le CNCR en particulier, M. Diouf a signalé que ce projet proposé par le CNCR, est le seul projet d'élevage financé dans le monde par le GAFSP, du fait de la pertinence des arguments proposés.
Il a indiqué qu'il devrait toucher "cent vingt-mille" personnes, dont "huit mille neuf-cent cinquante" bénéficiaires directs parmi lesquels, au moins, 62% de femmes. Parmi ces bénéficiaires, "mille quatre cents" jeunes dont 75% de femmes, âgées de 18 à 35 ans, seront appuyés pour devenir des entrepreneurs avicoles villageois.
"L'objectif du ministère de l'Elevage et des Productions animales, c'est de faire en sorte qu'au Sénégal, il y ait assez de viande, assez de lait et autres produits d'origine animale", a-t-il fait valoir.
M. Diouf relève qu'au Sénégal, l'aviculture, surtout industrielle, est très développée, générant annuellement "au moins, quatre cents cinquante milliards de francs CFA", avec "près de deux-cents mille tonnes de viande". Compte tenu du fait que l'aviculture est de type rural dans les régions, il a expliqué que le projet a choisi de mettre l'accent sur ce genre d'élevage.
"L'avantage, c'est que non seulement on n'aura du poulet, mais également on aura beaucoup plus de revenus, avec surtout l'objectif d'avoir beaucoup de produits d'origine animale qui va être atteint, permettant aussi de lutter contre l'exode rural. (... ) les jeunes ruraux vont pouvoir rester dans leurs terroirs", a estimé le conseiller technique.
S'il travaille bien chaque mois, dit-il, tout jeune qui intègre le projet peut réaliser un chiffre d'affaires de "plus d'un million de francs CFA".
"Néanmoins, ces jeunes et femmes entrepreneurs ont besoin de formations et d'encadrement tels que prévus dans le projet. Le ministère mettra les techniciens du Centre national d'aviculture de Mbao à la disposition des bénéficiaires, pour qu'ils soient bien outillés techniquement", a promis Makhtar Diouf.