Avec le retour au pays de Hery Rajaonarimampianina, on sent un véritable frémissement dans le monde politique. Bien qu'aucun acteur de cette vie politique ne l'affirme expressément, chacun a pris ses marques et est déjà entré de plain pied dans la précampagne présidentielle. Les regroupements se sont opérés et le ton s'est nettement durci du côté de l'opposition. Les mois à venir vont être mouvementés et on devine que les échanges verbaux seront virulents. Les propos tenus par les dirigeants de la plateforme Lera dans une émission de télévision montrent qu'ils ne ménageront pas le régime actuel et qu'ils le pousseront même dans ses derniers retranchements.
L'année électorale est bien lancée
Le contexte actuel s'y prête assurément et les membres de l' opposition ne se privent pas d'interpeller et de critiquer le pouvoir actuel. Ils le font à bon escient car les conditions de vie de la population n'ont jamais été aussi dégradées. Le ton est vif, mais il ne dépasse pas les limites du raisonnable. Les barons du régime actuel font le dos rond et préfèrent ne pas répondre. Ils attendent peut-être que la tempête politique se calme. Mais on a l'impression que les flèches des opposants seront de plus en plus acérées. Le chef de l'État , quant à lui, préfère aller sur le terrain et distribuer des aides pour honorer ses promesses.
Cette stratégie est plutôt moquée par une partie de l'opinion, mais elle peut être payante s'il y a les moyens de la mener à son terme. Les dates des deux tours de l'élection présidentielle ont été annoncées par la CENI. La classe politique hésitait encore sur la tenue de l'échéance présidentielle. L'annonce faite lève une hypothèque et permet aux candidats de se déclarer. On peut espérer que chacun sera à la hauteur des enjeux du pays et qu'il tiendra un discours cohérent et sans démagogie. L'année électorale est bien lancée.