Andry Rajoelina dans la région Boeny, Hery Rajaonarimampianina et Marc Ravalomanana à Antananarivo. Tous les trois ont fait le show, chacun à leur sauce et ont animé l'arène politique durant le weekend.
Les gladiateurs
s'échauffent. C'est ainsi que certains observateurs caricaturent les sorties de trois éventuels poids lourds de la course à la magistrature suprême, samedi. Il s'agit de Andry Rajoelina, président de la République, et de ses deux prédécesseurs Hery Rajaonarimampianina et Marc Ravalomanana. Le week-end, surtout la journée de samedi, a été fortement teinté de politique. Une ambiance impulsée par les sorties publiques de trois probables cadors de la prochaine élection présidentielle.
Andry Rajoelina était en tournée dans la région Boeny, plus précisément à Ambatoboeny et Mahajanga. Un déplacement durant lequel il a mis l'accent sur la nouvelle orientation de la politique étatique qu'est celle de mettre l'accent sur le volet social. Le chef de l'État et sa suite ont ainsi été au chevet des sinistrés après le passage du cyclone Cheneso. L'accent a été entre autres mis sur la santé publique durant cette tournée présidentielle, avec l'arrivée dans son sillage des caravanes médicales affrétées par l'association Fitia, présidée par Mialy Rajoelina, première dame.
Les caravanes médicales resteront quinze jours à Ambato-boeny et Mahajanga. Deux innovations y ont été ajoutées, par ailleurs. Désormais il y aura un pôle de dépistage du cancer du sein et du cancer de l'utérus, ainsi qu'un pôle pour la pose de prothèse dentaire. Tout cela se fera gratuitement à l'instar des autres consultations et soins prodigués et médicaments distribués.
En parallèle au déplacement du chef de l'État dans la région Boeny, un de ses prédécesseurs a rassemblé ses fidèles dans un espace de loisir à Alasora, à Antananarivo. Il s'agit de Marc Rabavalomanana, ancien président de la République. C'était à l'occasion d'une nouvelle réception de présentation des voeux du parti "Tiako i Madagasikara" (TIM). Il s'agit du premier
rendez-vous public tenu par le leader du TIM avec ses partisans depuis son déplacement à Toliara.
Pléiade de candidats
La tournée de Marc Ravalomanana dans la capitale de région Atsimo-Andrefana est présentée par le parti TIM comme "un franc succès". Un événement martelé dans les médias et les réseaux sociaux de cette formation politique. Une épisode qu'ils considèrent comme un momentum pour lancer leur année électorale. Bien que le parti d'opposition reste très critique vis-à-vis des règles électorales et entités chargées de son organisation des contentieux, il se prépare âprement à la course à la magistrature suprême. Aussi, le TIM réitère son appel à ses partisans à s'inscrire massivement dans la liste électorale. Dans l'après-midi du samedi, c'est Hery Rajaonarimampianina qui a créé l'événement avec son retour au pays.
Après quatre ans d'absence, ses partisans ont tout fait pour que ce "comeback", de leur chef de file fasse sensation. Après que les figures du parti "Hery vaovao ho an'i Madagasikara" (HVM), aient accueilli l'ancien chef d'État à l'aéroport d'Ivato, un meeting politique pour qu'il puisse communier avec ses ouailles a été organisé au quartier général du parti, à Andraharo. Se présentant comme porteur d'un "nouvel espoir", Hery Rajaonarimampianina affirme avoir un projet pour développer le pays.
Et qu'il compte en faire part après avoir écouté la population durant des tournées qu'il compte entamer incessamment. Jusqu'ici, sur ces trois personnalités que l'opinion publique estime être des ténors à la présidentielle, seul Marc Ravalomanana a déjà affirmé de vive voix qu'il compte être de la partie. Bien qu'ils ne se soient pas encore prononcés, il est fort probable que Andry Rajoelina et Hery Rajaonarimampianina soient également à la ligne de départ de la course à la magistrature suprême. En tout cas, leurs partisans respectifs les poussent à le faire et appellent de leurs vœux, publiquement, leur candidature.
Outre le président de la République et ses deux prédécesseurs, d'autres aspirants à la présidence de la République comptent aussi tirer leur épingle du jeu et cherchent à créer l'événement à la moindre sortie publique ou médiatique. À l'instar de la présidentielle de 2018 et celle de 2013, avant cela, il n'est pas à écarter de voir une pléiade de candidats à la joute électorale en fin d'année, bien qu'actuellement la plupart des acteurs politiques critiquent les règles du jeu, son organisateur et son arbitre.
Sur cette kyrielle de prétendants, seuls deux tout au plus sortiront du lot. Pour les autres, la participation à la course pourrait être une manière de justifier une existence politique, ou de démontrer une légitimité politique et ainsi faire valoir ses atouts dans d'éventuelles alliances et le cas échéant, de partage de sièges.