La Cour d'appel d'Abidjan a livré, le lundi 13 février 2023, son verdict sur le procès du Président de l'Assemblée nationale ivoirienne Guillaume Soro et de ses proches détenus pour atteinte à la sureté de l'Etat et trouble à l'ordre public. La juridiction de second degré a condamné l'ex-chef de cabinet, Souleymane Koné Kamaraté, les frères de Guillaume Soro, Rigobert et Simon et six autres à 20 ans d'emprisonnement ferme.
Certains des proches de l'ex-président de l'Assemblée nationale, notamment Moussa Touré et Affoussiata Bamba Lamine tous en exil ont écopé de la même peine. Cependant, l'ancien conseiller de M. Soro, Félicien Sékongo et son ancien ministre Alain Lobognon, condamnés en juin 2021 à 17 mois de prison, ont été acquittés. Cette nouvelle décision judiciaire sonne comme un véritable coup de massue pour celui qui n'a jamais abandonné ses ambitions politiques et qui espère toujours retourner au bercail. En effet, M. Soro, condamné par contumace à perpétuité, s'est vu privé de son organe politique.
En effet, la Cour a dissout son parti Les Générations et peuples solidaires (GPS). Pour l'heure, l'ex-président de l'Assemblée nationale qui se trouve en exil depuis la fin de 2019 dans un pays inconnu ne s'est pas encore prononcé sur la sentence. Toutefois, tout n'est pas encore perdu pour l'homme politique, car il dispose encore d'une carte à jouer sur le plan judiciaire à savoir la Cour de cassation. A ce propos, sa défense, par l'entremise de maître Raoul Gohi Bi, a déjà annoncé les couleurs.
Il a laissé entendre que son client va se pourvoir en cassation. Autant dire que le feuilleton judiciaire qui oppose l'ancien Premier ministre ivoirien et la justice de son pays est loin d'être terminé. Cette dernière chance au niveau judiciaire lui sera-t-il favorable ? Seuls les dieux de la chaine judiciaire pourront nous en dire plus. Cependant, il n'y a pas de doutes que les chances de l'homme fort de Ferkessédougou s'amenuisent comme une peau de chagrin. Depuis ces démêlés judiciaires et sa tentative avortée de retourner au pays, l'ex-porte-parole des groupes rebelles a le dos au mur.
La dissolution de sa formation politique est la preuve que la bataille à l'intérieur n'est pas un fleuve tranquille pour ses partisans. Privé de cet outil, il s'agit là d'une programmation méthodique du démantèlement de ses connexions politiques. Il est aussi vrai que le jeu politique réserve beaucoup de surprise. Ses partisans continuent de croire en leur champion en faisant le lien avec le retour des Talibans en Afghanistan au moment où ils n'étaient pas attendus. Mais force est de reconnaitre que la situation de M. Soro n'est pas loin de cette réalité. Que nous réservent donc ses partisans ? Vont-ils jouer la carte de la réconciliation en se rapprochant du pouvoir en place et poursuivront-ils dans un bras de fer défavorable ? wait end see.