Rabat — Le cancer, cette maladie tant redoutée que redoutable compte parmi les fléaux des temps modernes, d'autant plus lorsqu'elle touche des enfants.
C'est dans ce sens que le monde a proclamé le 15 février journée internationale du cancer de l'enfant, afin d'augmenter la conscience de cette maladie et d'exprimer un soutien envers les enfants touchés, les survivants et leurs familles.
Cette journée a également pour but de sensibiliser sur l'importance du dépistage précoce de la maladie et du développement d'une prévention efficace au sein des établissements de santé.
Un ruban de sensibilisation de couleur dorée a été choisi pour représenter le symbole du cancer infantile. Peu connu, il représente pourtant l'espoir d'une rémission complète de tous les enfants atteints dans le monde.
Au Maroc, les chiffres du ministère de la santé et de la protection sociale indiquent l'enregistrement de quelque 1.200 nouveaux cas de cancer pédiatrique chaque année, et qui sont généralement difficilement détectables.
Selon l'OMS, si le cancer est détecté tôt, il répondra probablement mieux à un traitement efficace, les chances de survie seront meilleures, les souffrances seront moindres et les traitements s'avèreront généralement moins coûteux et moins intensifs.
D'importants progrès peuvent être réalisés pour améliorer la vie des enfants atteints d'un cancer si celui-ci est détecté suffisamment tôt et si les soins sont prodigués rapidement. Il est essentiel que le diagnostic soit correct pour soigner ces enfants car chaque cancer nécessite un schéma thérapeutique particulier pouvant inclure de la chirurgie, de la radiothérapie et de la chimiothérapie.
Ainsi, le diagnostic précoce repose sur trois éléments à savoir, la connaissance des symptômes par les familles et les prestataires de soins primaires, l'évaluation clinique, le diagnostic et la détermination du stade de la maladie (mesure dans laquelle le cancer s'est développé) exacts et rapides ou encore, l'accès rapide au traitement.
L'organisation note qu'un cancer de l'enfant est associé à un ensemble de symptômes annonciateurs (fièvre, céphalées sévères et persistantes, douleurs osseuses et perte de poids) que les familles et les prestataires de soins de santé primaires formés peuvent repérer.
En effet, un cancer peut survenir à tout âge et toucher n'importe quelle partie de l'organisme. Il débute par des modifications génétiques de quelques cellules qui se multiplient pour former une masse (ou tumeur). Cette tumeur peut se métastaser, c'est-à-dire provoquer l'apparition d'autres tumeurs ailleurs dans l'organisme, ce qui entraîne des lésions et le décès en l'absence de traitement.
À la différence des cancers de l'adulte, la grande majorité des cancers de l'enfant n'ont pas de cause connue. De nombreuses études ont été menées en vue de déterminer les causes des cancers de l'enfant, mais il est très rare que ceux-ci s'expliquent par des facteurs liés à l'environnement ou au mode de vie. Les efforts de prévention chez l'enfant doivent être axés sur les comportements à adopter pour éviter la survenue d'un cancer évitable à l'âge adulte.
S'agissant du cancer infantile au Maroc, le plan national de prévention et de contrôle du cancer 2020-2029, se veut entre autres, de mettre en œuvre un plan de prévention et de contrôle du surpoids et de l'obésité en particulier chez l'enfant, mettre en place un registre national des cancers de l'enfant, d'intégrer le code national de prévention des cancers au niveau des curricula de formation des élèves/étudiants, de déployer des référentiels pour le diagnostic précoce des cancers y compris les cancers de l'enfant dans les centres de santé et les cabinets privés et de sensibiliser et former les prestataires de soins en matière de diagnostic précoce des cancers y compris les cancers de l'enfant. Ainsi, le plan a pour objectif d'atteindre un taux de survie à 5 ans d'au moins 80% parmi les enfants atteints de cancer.
L'Institut de Recherche sur le Cancer (IRC) souligne que le cancer de l'enfant et de l'adolescent, bien que rare, reste une maladie mortelle. Les données au Maroc sont également rares et fragmentaires et ne permettent pas de surveiller ces cancers et donc d'en assurer un contrôle optimal.
Devant la rareté des cancers de l'enfant, la couverture nationale s'impose pour contribuer efficacement à la surveillance sanitaire.