La ministre libyenne des Affaires étrangères a annoncé lundi soir à Ankara lors d'une conférence de presse avec son homologue turc avoir alloué à la Turquie une somme de 50 millions de dollars pour faire face aux ravages du séisme. Et ce n'est que la première partie de l'aide, a-t-elle ajouté.
La Libye est victime du chaos et manque drastiquement d'infrastructures, " le pays tout entier a besoin de reconstruction " protestent certains, rappelant au passage que les déplacés de la guerre de Tripoli n'ont pas encore été relogés ni dédommagés.
D'autres concentrent leur colère sur les manquements du système de santé. Les Libyens vont se faire traiter en Tunisie, en Jordanie et en Égypte mais ces hôpitaux refusent désormais d'accepter les Libyens atteints de maladie grave faute de remboursement par l'État libyen qui leur doit des millions de dollars.
Ce n'est pas contre l'aide que les Libyens s'insurgent, ils rappellent que la Syrie est également touchée et qu'elle est aussi dans le besoin. Le Sud libyen a aussi besoin d'une aide de 50 millions de dollars, renchérissent les habitants de cette région qui se sentent complètement abandonnés par l'État.
Enfin, des responsables politiques accusent Dbeibah et sa famille d'agir comme une mafia et de dépenser l'argent du pays selon leurs intérêts. " C'est la campagne électorale d'Erdogan qu'on est en train de financer. "
Cette polémique a poussé le Premier ministre à payer les salaires en retard dans le secteur public du mois de janvier. Les salaires de février ont déjà été réglés dans une tentative d'absorber la colère.
La cheffe de la diplomatie libyenne Najla Mangoush a promis de transférer l'argent en Turquie dans les prochains jours.