L'Union pour le progrès et le changement a saisi la justice suite à l'interdiction d'une de ses réunions. Jusqu'à présent et depuis le 30 septembre 2022, date du coup d'État qui a porté le capitaine Ibrahim Traoré à la tête du pays, seules les manifestations ou les appels à manifestations pouvant entraîner des troubles à l'ordre public avaient été interdites.
En prévision de son bureau politique prévu samedi prochain à Ouagadougou, l'Union pour le progrès et le changement avait écrit au ministère de l'Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité pour l'informer de cette rencontre. Dans sa réponse, le colonel Boukaré Zoungrana, titulaire de ce portefeuille, a rappelé au parti de Zéphirin Diabré que le communiqué suspendant les activités des partis politiques était toujours en vigueur. Face à ce qu'elle interprète comme une interdiction de se réunir, l'Union pour le progrès et le changement vient de saisir la justice.
Selon Maître Ambroise Frama, la décision de suspendre les activités des partis politiques n'a aucun fondement juridique. L'avocat, également président de l'Organisation des peuples africains au Burkina Faso, estime qu'" avec le rétablissement de la Constitution, tous les droits fondamentaux sont rétablis, dont celui de la liberté des activités des partis politiques ". La persistance du ministère à considérer que la suspension est maintenue, conclut-il, est une restriction illégale des libertés, que le juge administratif devra sanctionner.