Six victoires, deux nuls et trois défaites. Guédiawaye football club (Gfc) ne pouvait rêver d'un début de saison aussi tonitruant. Classé troisième après 11 journées, le club fanion de Guédiawaye est bien positionné pour le sprint final et pourrait bien goûter aux joutes africaines s'il maintient cette belle dynamique. Après les belles promesses, l'heure est donc venue de confirmer.
Sur la pelouse du stade Ibrahima Boye, les joueurs de Guédiawaye football club (Gfc), sous la supervision du staff technique, s'échauffent dans une ambiance décontractée. Course de fond, jeux de passes, tirs au but, opposition... Après une dizaine de jours de mise au vert, trêve oblige (les compétitions ont été suspendues en raison du Chan), les protégés de Souleymane Diallo ont retrouvé le chemin des entraînements pour préparer la reprise du championnat. Une reprise qui s'annonce palpitante pour le club fanion de Guédiawaye qui a réussi une entame de saison intéressante.
Lors du dernier exercice, le Gfc avait laissé ses supporters sur de magnifiques émotions. Il avait terminé à une belle quatrième place. Dans la continuité de sa belle performance, le club, gonflé à bloc, a lancé sa saison 2022-2023 de la meilleure des façons. Après 11 journées, son bilan est celui d'un champion en devenir. Logé au troisième rang derrière Diambars et Casa Sports, le Gfc, porté vers l'offensive, s'impose comme l'équipe surprise de cette première moitié de saison. Les protégés de Souleymane Diallo ont déjà engrangé 20 points avec un parcours jalonné de 6 victoires, 2 nuls et 3 défaites (16 buts pour et 9 contre). Surtout, ils ont su prendre des points importants face à des concurrents directs tels que Pikine (2 - 1), Tfc (2 - 0), Génération Foot (3 - 1), Linguère (1 - 0), Douanes (3 - 1).
Ce parcours inédit, le coach Souleymane Diallo s'y attendait. " Ce n'est pas un résultat dont on doit se glorifier. Sur 33 points, on n'en a pris que 20. Mais on peut faire beaucoup mieux, car on a un groupe avec des garçons qui sont très bien. J'en veux pour preuve nos trois internationaux qui ont gagné le Chan. Cela veut dire qu'un excellent travail est en train d'être fait ", explique le coach. Cependant, estime Souleymane Diallo, " le football sénégalais est arrivé à un niveau où il ne faut pas cracher sur ce résultat à l'entame de la compétition ".
Depuis le début du championnat, Gfc a enchaîné quatre belles victoires (4e, 5e, 6e et 7e journée) avant de connaître un coup d'arrêt. Le Casa Sports est passé par là (défaite 1 - 3, 8e journée). " La réalité, c'est que quand vous parvenez à enchaîner 5 victoires et que vous restez en première position, vous êtes la cible principale de toutes les équipes. Et chaque match que vous allez jouer contre elles sera des matches très compliqués, car la plupart d'entre elles ne vont pas se libérer ; une manière de ne pas perdre. C'est ce qui complique souvent le jeu.
Mais aujourd'hui, on doit pouvoir, dans n'importe quelle situation, jouer notre rôle, notre football, être capable d'imposer notre jeu à l'adversaire ", estime le technicien. Le Gfc a, en un moment, pris les commandes du championnat après sa large victoire, (3 - 0, 7e journée), contre le Cneps Excellence de Thiès. Avant de se casser les dents contre Gorée (1-2, 11e journée) et de perdre sa place de leader. Mais cette embellie ne semble pas émouvoir le coach. Le plus important, à son avis, c'est d'engranger le maximum de points pour bien négocier le sprint final. " Si aujourd'hui nous parvenons à engranger le maximum de points, ça veut dire que si nous faisons la somme de ces points, nous aurions occupé une position acceptable qui est celle de leader qui fait que nous pourrons atteindre un de nos objectifs ", soutient-il. Pour Souleymane Diallo, la position n'est pas, pour le moment, la priorité.
Le plus important, à son avis, c'est d'enchaîner les victoires, journée après journée, et de faire le plein de points. Le technicien demeure convaincu qu'avec son groupe, il peut se fixer n'importe quel objectif. " Aujourd'hui, on est dans un championnat où tout est ouvert. Et avec l'effectif qu'on a et les moyens qui sont en train d'être mis à notre disposition par notre président, nous pouvons réussir un résultat probant ", fait-il savoir.
Une bonne dynamique à confirmer
Pour la suite de l'exercice, le Gfc qui doit confirmer sa bonne dynamique se sait très attendu. Le coach Souleymane Diallo est convaincu que ce n'est pas acquis d'avance. D'où l'intérêt, dit-il, pour son équipe de faire preuve de vigilance jusqu'au bout de la saison, et de ne rien lâcher pour éviter de donner à ses adversaires l'occasion de se faire punir. " C'est à nous de redoubler d'efforts et d'être beaucoup plus exigeants pour prendre ce manteau de l'équipe à battre ", soutient-il. " Nous avons su gérer la trêve de la meilleure des manières. Nous en avons profité pour faire dix jours de mise au vert pour recharger les batteries.
Les joueurs sont dans d'excellentes conditions. Ils sont revenus avec la même envie. Le Gfc sera très attendu, c'est pour cela que nous avons accentué notre argumentaire sur l'aspect mental. Le discours, c'est de faire plus que ce résultat et les joueurs l'ont très bien compris ", fait savoir Souleymane Diallo, conscient que ça va aller très vite. " Il nous reste quatre mois de compétition. Il va donc falloir avoir les ressources nécessaires pour pouvoir aborder les 15 journées qui restent à disputer ". Au-delà de ces quatre mois de championnat, le Gfc sera aussi en lice pour les coupes. " Il va falloir avoir beaucoup de ressources sur le plan physique et mental pour pouvoir s'en sortir ", avoue-t-il.
Capitaine du Gfc, Assane Diatta soutient que cette performance est le résultat d'un gros travail abattu par le staff, mais aussi de l'engagement et de la détermination des joueurs qui ont cru en leurs potentialités. " L'année dernière, l'équipe a terminé à la quatrième place. Cette saison, nous ferons tout pour figurer parmi les trois meilleures équipes de l'élite. Nous savons que nous serons encore plus attendus que d'ordinaire, mais nous sommes prêts mentalement pour maintenir le cap et continuer à aller de l'avant ". Un objectif dans les cordes de l'équipe, selon Assane Diatta. Pour l'attaquant du Gfc, seul le travail paie. À son avis, l'équipe est prête mentalement et physiquement et a un bon état d'esprit pour continuer sur sa bonne dynamique. Et ils ne comptent pas lever le pied afin de rééditer les belles performances qui ont permis à l'équipe d'être à ce niveau.
Le Gfc va-t-il redescendre de son petit nuage ou monter en puissance ? Les prochaines journées devraient apporter les premiers éléments de réponse. Après 11 journées, Diambars (21 points), Casa Sports (21 points) et Gfc (20 points) se tiennent dans un mouchoir de poche. Pour l'heure, rien n'est encore joué, mais tous les points vont valoir très cher lors des quinze prochaines journées, qui pourraient encore redistribuer les rôles jusqu'au baisser de rideau. Souleymane Diallo en est conscient. Ses joueurs aussi. L'appétit venant en mangeant, le Gfc ne veut rien lâcher. " Nous voulons aller encore plus de l'avant, pousser la barre un peu plus haut. Ça va être très compliqué parce que nous serons l'équipe à battre ; ce qui va rendre encore plus complexe la tâche. Mais il va falloir que nous aussi soyons plus rigoureux et que nous acceptions cela. Cela nous permettra d'avoir des ambitions beaucoup plus grandes ", estime le technicien.
Avoir des internationaux dans chaque sélection nationale...
Dans l'effectif de Gfc, trois joueurs ont disputé le dernier Chan et ont été sacrés avec le Sénégal. Il s'agit de Mamadou Sané, Cheikh Ibra Diouf et Mame Libasse Ngom. Et ces " Lions " locaux ont porté haut le flambeau du club de Guédiawaye. " C'est une fierté de voir que le Gfc a contribué à la victoire de l'équipe nationale locale, d'entendre le nom du club dans l'échiquier du football continental. C'est à l'honneur du staff et des joueurs eux-mêmes qui ont participé brillamment à cette victoire. C'est une grande fierté pour nous autres populations de Guédiawaye ", a laissé entendre Lat Diop, le président du Gfc. Ces joueurs ont, selon leur entraîneur, montré d'excellentes dispositions durant la compétition.
" Mamadou Sané, une des révélations de cette année, est un excentré que j'ai transformé en latéral et depuis lors, il est en train de faire d'excellentes choses. Cheikh Ibra Diouf, c'est notre deuxième meilleur buteur et Mame Libasse Ngom, tout le monde le connaît. Ce sont des garçons qui sont individuellement bons. C'est un travail sur le plan collectif qui leur a permis d'arriver à cette station-là ", assure Souleymane Diallo. Pour le coach de Gfc, la sélection de ses trois éléments ne l'a pas surpris. " Aujourd'hui, dire que nous avons trois joueurs de Guédiawaye dans une sélection nationale locale, personne ne va cracher dessus. Ils savent que c'est une équipe qui a montré d'excellentes choses et la sélection de ces trois joueurs ne m'a pas surpris ", avoue-t-il.
Aujourd'hui, dit-il, l'un des défis de Gfc est de travailler davantage pour avoir des représentants dans toutes les sélections nationales. " Nous avons un retour positif de la part de nos collègues à l'extérieur et de grands clubs en Europe qui nous ont fait des remarques pertinentes. C'est une excellente chose et c'est bon pour l'image de l'équipe. Je pense que c'est une motivation pour nous de pouvoir travailler davantage ", indique le technicien. Mais, précise-t-il, le travail, ce sera au niveau des résultats. " Ce sera un travail collectif mais dans l'intérêt de l'équipe ", précise Souleymane Diallo, qui s'attend à un départ de ses joueurs vers d'autres cieux. En effet, on assiste, chaque saison, à un exode massif de joueurs qui font leurs valises en direction de championnats plus huppés.
Cette situation qui se répète n'est pas sans conséquence sur les performances des équipes qui sont obligées de tout recommencer. Avec sa bonne entame de saison et la prestation de ses joueurs au Chan, Gfc ne va pas déroger à la règle. Souleymane Diallo en est conscient. Même s'il dit avoir à sa disposition trente joueurs interchangeables. " C'est mon souci principal, parce que nous avons des objectifs qui sont très relevés. Si nous devons perdre tous nos joueurs, ce sera très compliqué ", reconnaît-il. Cependant, relativise le coach, le football, c'est aussi du social. " Nous voulons des résultats, mais nous souhaitons aussi que nos joueurs puissent avoir des contrats et partir. C'est une bonne chose pour l'image de l'équipe ", indique-t-il. S.O.FALL
LAT DIOP, PRÉSIDENT DE GUÉDIAWAYE FOOTBALL CLUB : " Le football local a besoin de modes alternatifs de financement "
À la tête de Guédiawaye football club (Gfc) depuis deux ans, Lat Diop veut redorer le blason du club et l'autonomiser financièrement. De la même manière, le patron du club fanion de la ville de Guédiawaye croit savoir que pour développer le football local, l'État, la Fédération sénégalaise de football (Fsf) et la Ligue pro doivent ensemble imaginer des modes alternatifs de financement.
Malgré un championnat professionnel qui peine à décoller, l'équipe nationale locale a été sacrée au Chan. N'est-ce pas là un paradoxe ?C'est un vrai paradoxe. Mais on ne peut pas dire que le football local ne marche pas. Il y a un football local qui est là, qui connaît ses difficultés qui sont palliées par l'engagement des dirigeants de club. Cette victoire de l'équipe nationale locale est à mettre à l'actif des dirigeants de club, toutes divisions confondues qui mettent beaucoup de moyens, qui s'engagent dans le maintien du football local à un certain niveau. Pour moi, c'est plus la victoire des dirigeants des clubs sénégalais qu'autre chose. Ce sont eux qui font exister et maintiennent le flambeau du football local.
Aujourd'hui, si vous allez à la Linguère, à Gfc ou ailleurs, nous n'avons pas moins de 50 salariés. Et le ministère des Sports ne fait rien pour les clubs locaux ni la Fédération sénégalaise de football (Fsf) encore moins la Ligue pro. Ce sont les dirigeants qui prennent en charge les dépenses liées au fonctionnement de leur club bon an mal an. Il faut reconnaître que les championnats existent avec les moyens du bord et je pense que c'est le fruit du travail qui fait que le Sénégal gagne ce trophée en produisant des talents qui vont aller sur l'échiquier continental pour ramener cette coupe. Au-delà des acteurs que sont les entraîneurs et les joueurs, ce trophée est à mettre à l'actif de dirigeants du football sénégalais.
Après plus de 10 ans de professionnalisation, le football local tarde à prendre son envol. Pensez-vous que l'appel du Président Macky Sall va sonner le déclic ?
Le Président Macky Sall, l'État de manière générale, a toujours été dans les dispositions d'aider le football local. Mais, pour aider quelqu'un, faudrait-il que celui qui sollicite l'aide ou l'appui vous oriente, vous sollicite sur ses préoccupations. Cela n'a pas été fait jusqu'ici. C'est ce qui fait que l'État, même s'il veut appuyer le football local, n'a pas vraiment les coudées franches pour savoir où mettre l'accent et comment appuyer. L'appel du Président de la République, qui demande à la Fédération d'orienter l'État pour qu'il puisse appuyer le football local, est une aubaine.
L'État ne peut pas appuyer le football ex nihilo, il va falloir qu'il soit orienté et mis à niveau sur les problèmes auxquels le football local est confronté. Le football est aujourd'hui une industrie, une économie à grande échelle. Pour développer le football local, il va falloir forcément imaginer des moyens pour booster la production et la formation des joueurs. Cela demande énormément de moyens que certainement l'État doit prendre en charge à travers ses différentes composantes, à savoir les sociétés nationales. À la Lonase, nous avons essayé de faire un tant soit peu des efforts en appuyant les clubs de Ligues 1 et 2 ; et je crois que les autres sociétés nationales devraient nous emboîter le pas pour soutenir le football. Il faut des moyens qui demandent des sacrifices des sociétés nationales et de l'État en général.
Un championnat professionnel fort est-il possible au Sénégal ?
C'est bien possible. Mais il faudrait que le nerf de la guerre soit réglé à travers le financement des clubs et leur autonomisation. Ce qui se passe à Gfc n'est pas exclusif à Guédiawaye. Ce sont les dirigeants qui font fonctionner les clubs. Ce n'est pas un schéma productif et ça ne peut pas contribuer à l'essor du football local. Il va falloir que l'État, la Fédération ou la Ligue pro imaginent ensemble des modes alternatifs de financement du football local qui, à terme, devront permettre aux équipes de former de bons joueurs qui pourront éventuellement créer des retombées financières aux clubs et en même temps les autonomiser.
Vous êtes à la tête de Gfc depuis deux ans déjà. Est-ce que les résultats, sur le plan sportif, sont satisfaisants ?
La satisfaction est mitigée parce que nous n'avons pas encore remporté de titre. L'objectif, c'est de remporter un titre. Nous ne jouons pas pour faire de la figuration, mais pour gagner des titres. Jusqu'à présent, ça ne nous réussit pas, mais d'un point de vue général, les catégories de Gfc se comportent bien, parce que l'année dernière, nous avons terminé 4e en Ligue 1. C'est une place honorable mais l'objectif, c'est de remporter des titres, et de ce point de vue, nous pouvons dire que nous n'avons pas encore atteint nos objectifs. Aujourd'hui, les joueurs savent ce qui les attend. Chaque joueur a pour vocation d'être un footballeur professionnel et d'évoluer dans de grands championnats. Je pense que, de ce point de vue, chacun d'eux a l'obligation de bien travailler, de se surpasser et de s'améliorer. Donc, ils sont tous conscients. C'est ce travail-là et tous ces talents réunis qui feront l'essor de Guédiawaye. Les joueurs sont conscients de la nécessité de travailler très dur pour pouvoir atteindre leurs objectifs personnels parce que le vœu de tout footballeur, c'est d'être professionnel un jour.
Est-ce que tous les moyens sont réunis pour permettre à Gfc de devenir un club fort ?
Étant le club fanion de la localité, Gfc est entre de bonnes mains. Les résultats dans le championnat national montrent que l'équipe est bien en place et que toutes les dispositions sont prises pour permettre au staff et aux joueurs de bien performer dans le championnat national. Mais, l'idée, c'est d'autonomiser le club, et la meilleure façon d'y arriver, c'est d'agir dans la formation pour pouvoir éventuellement vendre des joueurs. Cela peut être source de revenu pour l'équipe et en même temps pourra permettre de l'autonomiser. Mais pour pouvoir promouvoir des joueurs à l'étranger, il va falloir mettre l'accent sur la formation des petites catégories.
Sur ce point, nous travaillons, mais l'idée pour nous, c'est de faire en sorte que l'équipe soit autonome de ses dirigeants d'un point de vue financier. Aujourd'hui, il y a une vraie émulation qui se crée à Guédiawaye. Il y a une prolifération de groupes de supporters ultras, qui sont en place. Quand Guédiawaye joue à domicile, il y a un grand engouement. Les populations collent à l'équipe. C'est une bonne chose qui est tout à fait nouvelle. Les populations s'intéressent de plus en plus à l'équipe et cela va crescendo.
Sur le court terme, quelles sont les priorités de Gfc ?
À court terme, c'est le championnat et les coupes qui sont en jeu pour 2023 et développer la petite catégorie à travers la formation. En plus de tout cela, l'idée est de faire en sorte que le financement du club soit autonome. En tant que président, il y a beaucoup de charges qui reposent sur ma personne et le club ne devrait normalement pas fonctionner de cette façon.
Les clubs sénégalais ont toujours peiné pour exister au niveau continental. Est-ce que Gfc est suffisamment armé pour faire mieux que ses devanciers ?
Il faut prendre les choses par objectif. Une chose est de se qualifier pour la Coupe d'Afrique et une autre de bien s'y comporter. Le moment venu, nous allons essayer de mettre tous les atouts de notre côté pour que l'équipe puisse rayonner en Afrique. C'est vrai qu'il y a une différence, un fossé énorme entre les clubs sénégalais et ceux marocains, égyptiens, tunisiens ou congolais. Mais il va falloir que les instances du football travaillent sur le financement du football local pour que nous puissions atteindre le niveau de certains pays comme le Maroc, l'Égypte, la Tunisie, le Congo. Il va falloir qu'on travaille sur le financement du football qui est une industrie et qui dit industrie dit investissement. L'investissement humain ici, c'est l'investissement humain et matériel. Si ces deux conditions ne sont pas réunies, ce sera très difficile de performer.