Tunisie: La haine de l'autre

15 Février 2023

Les Tunisiens ont fêté hier la Saint-Valentin avec des roses, des cadeaux et beaucoup de mots affectueux et chaleureux envers leurs bien-aimés.

A cet excès d'amour qui a envahi la Toile et a fait tourner les commerces, l'Isie a opposé le résultat paradoxal de son monitoring sur les messages qui ont circulé lors des récentes campagnes électorales et qui ont été marquées par une montée inédite des propos haineux. Ainsi, plus de 55% des discours diffusés sur les chaînes télévisées ont été marqués par des propos haineux et les réseaux sociaux ont connu une aggravation de la tension dans l'espace public, a-t-elle fait savoir.

Depuis quand les Tunisiens ont-ils commencé à se tirer dans les pattes comme s'ils s'étaient toujours abreuvés dans le fiel ? Pourquoi cette agressivité, cette animosité, cette médisance et cette aversion ?

Sauf si cette hostilité était enfouie dans notre for intérieur depuis les temps anciens, elle aura éclaté au grand jour en 2011 avec cette liberté retrouvée non pas pour servir la patrie et l'engager sur une voie royale de la croissance et de la prospérité, mais pour diaboliser les autres et leur faire endosser tous les maux du passé.

Et voilà que pendant plus d'une décennie, les uns ne cessent de tirer à boulets rouges sur les autres sans pour autant parvenir à alléger la détresse des Tunisiens, à réduire les inégalités.

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La liberté d'expression est ainsi devenue un terreau propice aux forces de la haine, à la division par les insultes et la stigmatisation, faisant plonger le pays dans une tourmente qui risque d'emporter tout dans son sillage.

Comment dès lors peut-on conjurer cette haine et les peurs qui l'accompagnent et paralysent le pays et tous les moteurs de croissance sur une base d'inclusion, de travail en vue d'ouvrir de nouveau les lucarnes de l'espoir ? Il faut reconnaître que les médias ont joué un mauvais rôle dans la montée des discours de haine et que c'est à eux d'assumer la responsabilité sociétale d'apaiser les ardeurs et de temporiser les propos. Ce n'est qu'en retrouvant le bon sens et en faisant prévaloir l'unité nationale avant les calculs politiques des uns et des autres qu'on pourra mettre fi n à la vindicte, à la perpétuelle chasse aux sorcières pour tracer de nouvelles perspectives pour notre pays.

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