Une équipe de la Drug Enforcement Administration (DEA) du département de la justice des États-Unis a animé un programme régional de formation sur les techniques d'infiltration et de surveillance la semaine dernière à la Customs House de la Mauritius Revenue Authority (MRA). Ryan Olson nous en parle.
C'est la troisième formation de la DEA en partenariat avec les forces de l'ordre à Maurice. Quel est l'objectif derrière une telle collaboration ?
L'objectif est de travailler en étroite collaboration avec les autorités mauriciennes pour identifier, perturber et démanteler les plus grandes organisations de trafic de drogue à Maurice et dans la région. La DEA cherche également à renforcer les capacités et à partager des renseignements avec Maurice par le biais de ces formations, du mentorat et des dons d'équipements. Nous apprécions grandement la généreuse contribution du service des douanes de la République de Corée pour soutenir cette initiative régionale d'application de la loi avec un don en 2019 d'équipements de formation en réalité virtuelle d'une valeur de 600 000 dollars américains.
Notre travail avec le gouvernement mauricien s'inscrit dans le cadre du partenariat global que nous avons avec Maurice pour lutter contre la menace commune posée par le commerce illicite de la drogue. C'est l'un des nombreux domaines de progrès soulignés par le gouvernement américain lors du Sommet des dirigeants États-Unis-Afrique, en décembre dernier.
Pourquoi le thème "Techniques d'infiltration et de surveillance"?
Ce sujet est à la base de l'application des lois anti-drogue et essentiel au succès de la lutte contre le trafic de stupéfiants. Il est important de partager des idées et des expériences dans ce domaine.
Comment comptez-vous partager vos connaissances avec d'autres organismes chargés d'appliquer la loi ?
Il s'agit du troisième programme de formation que nous menons à Maurice depuis 2019, en collaboration avec la Mauritius Revenue Authority. La formation de cette année consiste en cinq jours d'activités en classe et d'exercices pratiques. Ces exercices pratiques permettent aux participants d'appliquer les nouvelles compétences et outils qu'ils ont découverts au cours de la semaine de formation. Les connaissances sont partagées en discutant des expériences passées. Ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas pendant les opérations d'infiltration et les opérations de surveillance.
Cela varie d'un pays et d'une région du monde à l'autre. C'est pourquoi il est important que nous partagions nos pensées et nos idées. La DEA travaille en étroite collaboration avec le gouvernement mauricien sur les cas de contrebande, en particulier ceux qui transitent par la route du Sud.
Le trafic de drogue est un grand fléau à Maurice. Qu'est-ce qui rend le pays vulnérable ?
Les criminels trouvent toujours des moyens créatifs de faire passer de la drogue. Maurice est particulièrement vulnérable au trafic de drogue en raison de sa situation géographique et de son littoral long en tant que nation insulaire. Maurice est également une destination touristique populaire attirant des étrangers du monde entier qui affectent l'offre et la demande de drogue sur l'île. Le trafic sur une petite île peut par la suite avoir un impact négatif sur l'économie. w
Depuis toutes ces collaborations, vous devez connaître la capacité actuelle du pays à faire face au trafic de drogue. Quelles sont vos observations jusqu'à présent ? Avez-vous remarqué une lacune dans le système ?
Les autorités mauriciennes ont continué à faire un travail remarquable dans la lutte contre le trafic de drogue sur l'île et ont été des partenaires fantastiques lors des exercices d'entraînement précédents. Nous avons remarqué une solide coopération entre les différentes agences et un partage rapide des renseignements menant au succès.
Les forces de l'ordre à Maurice sont-elles suffisamment préparées dans leur lutte contre ce trafic, car les trafiquants utilisent des tactiques et des techniques ingénieuses ?
Les forces de l'ordre mauriciennes sont prêtes à lutter contre le trafic de drogue. Nous avons remarqué que les autorités mauriciennes ont continué à renforcer leurs capacités au fil des ans et ont mis l'accent sur l'État de droit. Ces agences se sont également modernisées et ont continué à recevoir des formations pour garder une longueur d'avance sur les trafiquants de drogue. En outre, nous pensons que des systèmes judiciaires solides et solidaires, comme ceux que l'on trouve à Maurice, sont moins vulnérables aux effets malveillants du trafic de drogue sur un pays.
Que faut-il faire pour être encore plus vigilant et réactif ?
Il est important que les pays continuent de coopérer pour s'attaquer au problème du trafic de drogue. C'est l'objectif de notre programme d'assistance de 735 000 dollars américains qui propose des cours de formation spécialisés et des mentors aux forces de l'ordre dans quatre pays insulaires de l'ouest de l'océan Indien : Maurice, Madagascar, les Comores et les Seychelles. Cela comprend le partage des connaissances, des meilleures pratiques et des renseignements, alors que les tendances du trafic de drogue continuent d'évoluer dans le monde.