Etendre les zones cultivées et augmenter la production agricole et horticole. C'est l'ambition du gouvernement du Sénégal qui n'a pas lésiné sur les moyens pour doter les producteurs de matériels agricoles modernes d'un montant global de plus de 80 milliards Fcfa. Cependant, ce défi ne sera pas facile à relever, car le secteur de l'agriculture au Sénégal fait face à nombreuses contraintes dont l'équation de l'agriculture familiale.
Augmenter la productivité agricole au Sénégal : c'est la volonté de l'Etat du Sénégal. Cette politique agricole visée par l'Etat ne sera pas facile à atteindre si toutefois un certain nombre de contraintes qui freinent le secteur de l'agriculture ne sont pas levées. Il s'agit, entre autres, de la non-disponibilité des terres cultivables, En effet, la productivité engendre un besoin accru de surfaces agricoles disponibles Donc, l'Etat devrait mettre plus de terres à la disposition des petits producteurs et des industriels pour la production de riz et de céréales en quantité suffisante.
Ce qui pourra conduire à des accaparements des terres de petits exploitants les empêchant de satisfaire des besoins essentiels. Aujourd'hui, le débat porte essentiellement sur le choix, dans les politiques agricoles, entre deux modèles à savoir l'exploitation agricole familiale d'une part et l'entreprise agricole d'autre part, connue en Afrique de l'Ouest sous la dénomination " agro-business ou agro-industrie ". Pour certains spécialistes, les exploitations familiales ne sont capables de jouer pleinement leur rôle, à savoir satisfaire durablement les besoins alimentaires des Sénégalais et créer des revenus pour les acteurs. D'où la nécessité de se tourner vers l'agro-industrie qui constituent pour d'autres de réelles menaces sur les exploitations familiales.
Selon eux, une transformation de l'agriculture basée sur l'agro-industrie et la promotion du secteur privé de façon globale pourraient aussi engendrer des risques, notamment le déclin de l'agriculture familiale qui nourrit pratiquement le monde rural. Ils pensent d'ailleurs que la souveraineté alimentaire du Sénégal passe nécessairement par le maintien d'une agriculture familiale, de proximité et performante.