Le Réseau national de Lutte anti-corruption (REN-LAC), en consortium avec le Mouvement burkinabè des droits de l'Homme et du peuple (MBDHP), avec l'appui de l'ambassade de Suède au Burkina Faso, a officiellement lancé le projet " Faso Hôronya ", le mercredi 15 février 2023 a Ouagadougou.
La corruption est un phénomène qui gangrène le développement socio-économique burkinabè. Elle freine la croissance, nuit à l'état de droit et entraîne un gaspillage de compétences et de précieuses ressources. Pour contribuer à combattre ce phénomène, le Réseau national de Lutte anti-corruption (REN-LAC) et le Mouvement Burkinabè des droits de l'Homme et des peuples (MBDUP), avec l'appui financier de l'ambassade de la Suède au Burkina Faso, ont initié le projet " Faso Hôronya " qui veut dire " Pour l'intégrité du Faso " en langue bambara.
Le lancement dudit projet a eu lieu, le mercredi 15 février 2023, à Ouagadougou. Selon le secrétaire exécutif du REN-LAC, Sagado Nacanabo, le projet vise à contribuer à renforcer les connaissances des citoyens sur le dispositif de lutte contre la corruption au Burkina Faso, à assainir la gouvernance à travers un traitement judiciaire des dossiers de crimes économiques, notamment des cas des biens mal acquis.
Il a également pour objectif de renforcer le dispositif de lutte contre la corruption au pays des Hommes intègres et les capacités des organisations de la société civile à porter les préoccupations des populations en matière de lutte contre la corruption, a-t-il ajouté. De l'avis de M. Nacanabo, le projet " Faso Hôronya " est une réponse à la crise sécuritaire qui est la résultante d'une crise de gouvernance.
Sa mise en œuvre va permettre une rupture courageuse avec le système mafieux qui a toujours caractérisé la gestion de l'appareil de l'Etat, a-t-il ajouté. Par cette initiative conjointe, le REN-LAC et le MBDHP veulent unir leurs efforts pour plus d'efficacité dans la " lutte contre la corruption et défense des droits humains pour un renforcement de la gouvernance au Burkina Faso ", a-t-il poursuivi.
Une convergence d'objectifs
La mise en œuvre de " Faso Hôronya " s'inscrit dans le cadre du plan stratégique 2021-2025 du REN-LAC et va couter plus de 940 millions F CFA. Sagado Nacanbo a traduit la reconnaissance du REN-LAC et du MBDHP à l'ambassade de Suède pour son appui financier à l'opérationnalisation du projet. " Je souhaite que cette collaboration nous permette d'atteindre les résultats escomptés ", a-t-il indiqué.
Il a aussi remercié les différents partenaires techniques et financiers qui se sont investis dans la lutte contre la corruption au Burkina Faso. L'ambassadrice de suède, Susanne Alldén, a rappelé que la corruption est l'un des principaux obstacles au développement économique, politique et social qui affectent les pays développés comme les pays en développement.
Citant le rapport 2022, Transparency international, elle a fait savoir que le Burkina occupe la 77e place sur 180 avec un score de 42/100. Pour la diplomate suédoise, le projet " Faso Hôronya " est en phase avec la vision de son pays. " Nous avons répondu favorablement à la requête de financement de ce projet, car il est en droite ligne avec les objectifs de la stratégie bilatérale entre la Suède et le Burkina Faso qui est de promouvoir une société pacifique et inclusive pour le développement durable ", a-t-elle affirmé.
Et d'ajouter que sa mise en œuvre va faciliter l'accès à la justice pour tous et la mise en place d'institutions efficaces, responsables et inclusives. Susanne Alldén a foi en la capacité du consortium à conduire le projet et à engranger les résultats escomptés. Elle a par ailleurs félicité la société civile burkinabè pour sa contribution à la lutte contre la corruption et à la promotion de la bonne gouvernance.
La lutte contre la mal gouvernance étant une œuvre citoyenne dont le succès nécessite l'engagement de tous, l'ambassadrice a invité tout un chacun à jouer sa partition. En tout état de cause, l'appui des acteurs comme la presse, la justice et les corps de contrôle de l'Etat reste essentiel, a conclu M. Nacanabo.