Le coordonnateur national des filières coton, anacarde, mangue et foresterie de l'Agence nationale d'appui au développement rural (Aanader), M. Soro Klotioloma a dénoncé, mardi 14 février 2023, au cours d'une séance de sensibilisation à Gbon, (Nord- Ouest) la fuite d'une partie de la production locale. Rapporte l’Aip M. Soro intervenait sur le chapitre des difficultés que connaît la filière anacarde lors de la conférence. M. Soro a relevé et fustigé la réalité de ce phénomène dans ce département. Il attiré l'attention des producteurs de noix de cajou sur l'impact négatif de cette saignée sur le développement de notre pays.
Selon lui, ce sont les devises générées par cette culture de rente, qui permettent à l'État de bâtir les infrastructures utiles à l'épanouissement des paysans et de toute la nation. Il a, par conséquent, appelé les producteurs à mettre fin à cette pratique frauduleuse car elle "ne fait pas honneur à notre pays" et les a "sensibilisés à vendre leurs produits au niveau national", sinon ils s'exposent aux sanctions Dans la même veine, le sous-préfet de Gbon, Koffi Koffi Modeste, a mis en garde ceux d'entre eux qui vendent leurs productions à l'extérieur, à savoir que « tout contrevenant à la loi sera incarcéré ».Les efforts en matière d'investissement infrastructurel de l'État sont à saluer, a indiqué le sous-préfet, tout en relevant que les capitaux investis émanent également des revenus de cette culture pérenne.
Pour la campagne 2023 de commercialisation de la noix de cajou, le prix bord champ plancher obligatoire du kg de noix brute de cajou bien séchée et bien triée, ne comportant aucune matière étrangère, est fixé à 315 Fcfa contre 305 Fcfa pour la campagne 2022, soit une hausse de 10Fcfa.Le prix plancher obligatoire magasin intérieur est de 340 Fcfa/kg, le prix plancher obligatoire magasin usine de 369 F cfa/kg et le prix plancher obligatoire magasin portuaire de 399 Fcfa/kg.
La production ivoirienne est projetée 1 050 000 tonnes de noix brutes de cajou durant la campagne en 2023 pour un niveau d’approvisionnement de 300 000 tonnes attendu pour les transformateurs, soit une progression d’environ 34% par rapport à la réalisation de la campagne 2022.
Il est à noter qu’au terme de la campagne 2022, selon les chiffres officiels, ce sont 1 028 172 tonnes de noix de cajou qui ont été enregistrées dans le circuit de commercialisation pour une prévision de 1 040 000 tonnes, soit 99% de réalisation des objectifs projetés. Ce résultat de production correspond à une hausse de 6% par rapport aux 968 676 tonnes enregistrées en 2021. Le ministre d'État a rappelé que les prix bord champ de la campagne achevée se sont situés entre 305 Fcfa et 450 Fcfa/kg, avec une moyenne de 353 F cfa/kg. Combinés à la hausse de la production, ces prix ont permis une hausse de 7% des revenus des producteurs, passant de 339 milliards à 363 milliards F cfa de 2021 à 2022.
En ce qui concerne les exportations, 719 900 tonnes de noix brutes de cajou ont été exportées en 2022 contre 805 748 tonnes en 2021, essentiellement vers le Vietnam et l’Inde. Le volume de noix brutes transformées localement a poursuivi son ascension avec 224 036 tonnes réalisées par 27 unités, soit 21,8% de la production totale commercialisée. La Côte d’Ivoire s’est ainsi hissée au 3ème rang mondial des pays transformateurs et fournisseurs d’amandes de cajou après le Vietnam et l'Inde
La filière ivoirienne de l'anacarde réalise un chiffre d'affaires de plus de 600 milliards Fcfa par an. La réforme de 2013 permet à la filière de générer un revenu annuel de plus de 300 milliards Fcfa aux 400 000 producteurs ivoiriens.