La nouvelle société civile congolaise des Hauts plateaux d'Uvira se dit inquiète de la présence à Luhwindja, dans le territoire de Mwenga (Sud-Kivu), de la Force de défense nationale du Burundi (FDNB), l'armée burundaise. La nouvelle société civile demande par conséquent aux FARDC des explications sur la présence et la mission des soldats de l'armée burundaise dans cette région.

Ces éléments de la FDNB sont signalés depuis samedi 10 février autour de l'usine d'or de Twangiza mining à Luhwindja.

Selon le coordonnateur de la nouvelle société civile congolaise des Hauts plateaux d'Uvira-Fizi et Itombwe/Mwenga, Pacifique Kararuka, l'objectif de ce contingent burundais n'est pas clairement connu dans cette mine d'or de Banro.

Pacifique Kararuka l'a dit mercredi 15 fevrier, à l'occasion de la journée ville morte organisée au Sud-Kivu contre les forces de l'EAC dont fait partie l'armée burundaise :

" Nous avons la nouvelle qu'ils (NDLR : éléments de la FDNB) sont arrivés à Banro à Luhwindja. 50 militaires ont été déployés là-bas. Mais jusqu'à présent nous ne savons pas leur objectif. Parce que là-bas, il n'y a pas de FNL ni le Red Tabara. Ces rebelles burundais sont plutôt ici tout près, dans les Hauts plateaux d'Uvira et Itombwe. Que la task-force n'aille pas les chercher à Luhwindja. Ces rebelles sont tous installés dans le secteur d'Itombwe, à l'endroit appelé Nandjale, au groupement Basimukindje 2. C'est là que sont les FNL et le Red Tabara, dans la forêt. Il n'y a aucun rebelle qui est à Luhwindja ".

Par ailleurs, le coordonnateur de la nouvelle societe civile voudrait que l'armée burundaise mandatée par l'EAC aille traquer par la force les rebelles dans les Hauts plateaux.

" Comme il y a un accord avec la force de l'EAC de traquer les FNL et les Red Tabara et les autres dans les hauts plateaux, nous demanderons qu'elle utilise la force. Aujourd'hui, elle n'attaque plus comme au début quand elle est entrée en RDC. Nous demandons à l'Etat congolais de réparer cette façon de travailler de cette force ", a-t-il martelé.

En réaction à cette inquiétude, le porte-parole du secteur opérationnel Sokola 2 des FARDC au Sud-Kivu, le lieutenant Marc Elongo, a expliqué que la mission de ce contingent burundais de la Task Force de l'EAC est bel et bien connue:

" Les forces nationales de défense burundaise qui ont opèrent conjointement avec les FARDC sont dans l'étendue de notre secteur depuis un temps. Et cela, c'est dans le cadre des opérations militaires. Leur présence à Luhwindja est connue aussi bien par les autorités politiques que militaires. Vous devez savoir que nos [opérations] conjointes n'ont pas encore abouti à leur terme, nous continuons les opérations. Et aussi longtemps que nous continuerons ces opérations, vous aurez à voir ces forces du Burundi accompagner toujours des FARDC ensemble"

Cet officier des FARDC appelle la population locale au calme :

" La population n'a pas à s'inquiéter parce qu'ils étaient arrivés(Ndlr les soldats burundais). Ils s'étaient présentés aux autorités politico administratives sur place, ils ont échangé. Donc la population n'a pas à s'inquiéter parce que c'est connu de tous, Bukavu, Kinshasa et ici, tous nous connaissons ".