En fin de semaine dernière, j'ai appris, à la surprise générale, une nouvelle augmentation du prix du carburant. L'annonce a été faite par le gouvernement au Journal télévisé de 20h. Ainsi donc, le litre du Super 91 passe de 750 à 850 F CFA à la pompe. C'est la deuxième augmentation importante du prix du carburant dans notre pays, en si peu de temps.
Et comme à chaque augmentation du prix du carburant, les autorités s'efforcent d'en expliquer le bien-fondé. On comprend que cela ne dépend pas d'elles. Tout est lié au cours du baril au niveau mondial. Mais étant donné que les populations sont déjà fort éprouvées par les affres de la vie chère, l'augmentation du prix du carburant ne peut pas ne pas faire jaser.
A preuve, ils sont nombreux qui se plaignent amèrement, accusant le gouvernement de travailler à paupériser davantage les populations qui, en plus du renchérissement du coût de la vie, font face à une grave crise sécuritaire qui a même contraint certaines d'elles à fuir leurs localités d'origine respectives. Ils n'ont peut-être pas tort. Car, comme on le sait, l'augmentation du prix du carburant est souvent à la base de la flambée des prix de pas mal de produits de première consommation et autres. En effet, quand le prix du carburant augmente, cela se ressent sur le prix du billet de transport.
Ce qui provoque un surcoût du prix des agrégats et du sable pour ceux qui sont en chantier. Et ce n'est pas tout. Car, même la vendeuse de fruits et légumes sera obligée de faire des ajustements. Si bien qu'elle finira par vendre à 100 ce qu'elle cédait à 50 F CFA. Il en est de même pour le boucher qui sera amené à revoir le prix du kilogramme de viande.
A l'allure où vont les choses, le prix du litre du carburant finira par atteindre 1 000 F CFA
Voyez-vous ? Le carburant constitue le nerf des affaires. C'est lui qui fait tourner le monde au sens propre comme au figuré. Je comprends pourquoi au Burkina comme ailleurs, les dirigeants ne veulent pas laisser ce secteur ultra- sensible entre les mains des particuliers sous peine de provoquer des tensions sociales. Avec juste raison d'ailleurs ! Cela dit, comment faire pour contenir la flambée du prix du carburant ? C'est le casse-tête auquel font face la plupart des dirigeants du monde.
Etant donné que le Burkina ne produit pas de pétrole à Nampoanli à l'Est, ni à Tikaré au Nord encore moins à Kankalaba dans les Cascades, nous n'avons pas le choix que de subir ce que nous impose l'évolution du monde. C'est dur à accepter mais c'est cela la triste réalité. Et moi personnellement, je me laisse convaincre qu'à l'allure où vont les choses, le prix du litre du carburant finira par atteindre 1 000 F CFA. Ce n'est pas mon souhait.
Loin s'en faut ! Mais j'avoue que j'ai de sérieuses appréhensions. A moins que le gouvernement, au regard de la misère grandissante des populations, ne trouve une solution qui permettra de soulager les peines des uns et des autres. Mais, quand je sais que le gouvernement lui-même est à la recherche de sous pour faire face aux crises sécuritaire et humanitaire, je peux douter de sa volonté de trouver une solution à la flambée du prix du carburant qui ne concerne pas seulement notre pays. Toutefois, étant donné que gouverner, c'est prévoir, il n'est pas exclu que les dirigeants surprennent agréablement avec une formule magique. On attend de voir !