Sénégal: Cancers de l'enfant - Plaidoyer pour la gratuité de la prise en charge

16 Février 2023

La journée mondiale des cancers de l'enfant a été célébrée, le 15 février, à l'Unité de prise en charge de l'oncologie de l'hôpital Dallal Jàmm de Guédiawaye où des associations ont rendu visite aux enfants atteints de cancer. Des appels ont été lancés à l'endroit de l'Etat pour rendre gratuite la prise en charge des cancers chez l'enfant.

Au Sénégal le cancer de l'enfant ne représente que 1% de tous les cancers. Il serait donc important que ces cancers soient pris en charge de manière gratuite. Surtout quand l'on sait que cela ne nécessite pas un gros budget. Cette suggestion a été faite, hier, par Dr Mame Ndella Diouf, onco-pédiatre à l'unité de prise en charge de l'hôpital Dallal Jàmm, lors de la célébration de la journée mondiale des cancers de l'enfant. Dr Diouf a révélé que chaque année, entre 800 et 1200 nouveaux cas de cancers sont enregistrés au Sénégal. Malheureusement, seuls 250 cas arrivent dans l'unité de l'oncologie. " Le cancer de l'enfant est curatif mais nécessite une chimiothérapie ", informe le médecin pédiatre. Elle reconnaît, cependant, que des avancées ont été faites dans ce domaine. L'onco-pédiatre trouve que le traitement palliatif est très important même s'il y a une rupture de morphine. Dans le même registre, elle a fait noter que le traitement des cancers de l'enfant peut nécessiter une chirurgie et une intervention de la radiothérapie. Malheureusement, au Sénégal, dit-elle, " la radiothérapie n'est pas possible avant l'âge de trois ans ", précise-t-elle.

La présidente de l'association sénégalaise pour les cancers de l'enfant a abondé dans le même sens en appelant les autorités à œuvrer davantage dans le sens de rendre totalement gratuite la prise en charge des cancers de l'enfant. Mame Diarra Guèye a aussi exhorté la société civile et les organisations de la société civile, les entreprises à soutenir les enfants malades dans le cadre de la responsabilité sociétale des entreprises (Rse). Elle a fait savoir que l'association a mis à la disposition des enfants un lot de médicaments et plus d'une cinquantaine de goûters. Sa présence, selon elle, vise à soutenir les enfants malades, les parents et le corps médical. Mame Diarra Guèye Kébé a profité de cette tribune pour insister sur la détection précoce. " Si la maladie est détectée très tôt chez l'enfant, ce dernier peut en guérir. C'est pourquoi j'appelle les parents à faire dépister les petits afin que ceux qui seraient positifs puissent avoir le maximum de chances de guérir " a-t-elle soutenu.

En plus des appels pour la gratuité, des causeries ont été organisées avec les parents de malades et d'anciens malades qui ont fait des témoignages sur cette maladie. Ils ont également sensibilisé la population sur la détection des signes précoces afin que les enfants soient référés dans les structures de santé et bénéficier d'une prise en charge précoce.

Relever davantage le plateau technique

En ce qui concerne les mesures à prendre pour optimiser la prise en charge des cancers de l'enfant, Dr Mame Ndella Diouf propose de s'atteler à une bonne sensibilisation et une éducation des populations. Elle fait aussi un plaidoyer pour la formation des personnels de santé pour que, quand un enfant présente des signes suspects, qu'ils puissent le référer très rapidement vers les unités de prise en charge afin que le diagnostic soit fait. Dans le même ordre d'idée, elle a préconisé le relèvement du plateau technique. Car, dit-elle, il y a beaucoup d'examens qui ne sont pas disponibles au Sénégal et qui sont décisifs dans le traitement. Dr Mame Ndella Ndour a insisté sur le fait que le gouvernement a fait des efforts en rendant gratuits certains anti-cancéreux. Non sans préciser que cette gratuité ne couvre pas tout le traitement car il y a d'autres médicaments qui ne sont pas gratuits et que les parents doivent acheter. D'où, insiste-t-elle, l'importance de l'appui de certaines bonnes volontés et d'associations comme ce geste de solidarité manifestée par l'association sénégalaise pour les cancers de l'enfant. Elle a salué l'assistance apportée par les fondations et autres associations dans le domaine de la chirurgie que subissent les enfants malades. Tout comme le rôle joué par la Ligue Sénégal contre le cancer (Lisca). Elle a expliqué qu'il n'existe pas de prévention pour les cancers de l'enfant. Par conséquent, c'est la détection précoce qui est mise en avant pour les bons résultats qu'elle présente.

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