Cameroun: Buea-Ekona - Les femmes se lancent dans une grève pour la libération de leurs proches

16 Février 2023

Le maire de Buea, l'avocat David Mafany Namange a assuré aux femmes d'Ekona que leurs proches qui ont été récemment arrêtés lors de plusieurs raids menés par l'armée à Ekona seront libérés immédiatement et sans condition.

La promesse a été faite sur les collines d'une action de grève assise lancée par des femmes en colère d'Ekona, un village de la subdivision de Muyuka, région du sud-ouest du Cameroun.

Les femmes en colère ont assiégé les bureaux du maire de Buea ainsi que celui du gouverneur de la région du Sud-Ouest pour dénoncer ce qu'elles ont qualifié d'autoritarisme des forces de sécurité et de défense après avoir orchestré plusieurs raids au cours desquels des centaines de jeunes dont des personnes âgées certains ont été arbitrairement arrêtés et emmenés dans un lieu tenu secret.

Les femmes qui se sont rassemblées tôt ce matin ont porté des plantes de la paix alors qu'elles se rendaient dans les bureaux des chefs municipaux et administratifs pour dénoncer mais également implorer les autorités pour la libération de leurs maris, frères, fils et grands-pères.

Certains qui nous ont parlé sous couvert d'anonymat ont déploré que des raids militaires persistants aient été menés à Ekona depuis le début du week-end dernier, le dernier raid étant celui d'hier 14 février 2023 au cours duquel un jeune homme aurait été tué.

Ils ont également déploré le fait que depuis l'arrestation de leurs proches, ils n'ont pas pu les voir ni leur donner à manger car ils sont gardés au secret.

Tout en acceptant la promesse de l'autorité municipale, les femmes ont juré de reprendre la grève si la promesse n'était pas tenue dans les derniers délais.

Selon eux, des raids sans précédent comme celui-ci sont en partie responsables de la nature prolongée de la crise anglophone qui a ancré les activités sociales et économiques dans la région depuis maintenant six ans.

Pour rappel, Ekona est restée une zone rouge depuis le début de la crise anglophone en 2016. Plusieurs personnes dont des militaires y sont mortes à la suite d'affrontements meurtriers entre forces étatiques et acteurs armés non étatiques. Les femmes disent que certains des garçons ont refusé de quitter la brousse à cause de tels mouvements de la part des forces armées

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