La hausse du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) en vigueur depuis le 1er janvier de cette année est en passe de ne pas seulement être un objet de jubilation pour les travailleurs, particulièrement ceux de la zone franche industrielle. Les paiements effectués à la fin du mois de janvier laissent des mécontents pour lesquels les employeurs de ce secteur doivent très rapidement trouver une solution. Sinon...
En assemblée générale samedi dernier, le collectif des syndicats des travailleurs de la zone franche du Togo (COSYNTRAZOFT) a abordé le sujet avec les membres au bas-fond du collège Saint Joseph de Lomé. La mobilisation a été forte, vu la délicatesse du sujet et des éventuelles décisions attendues.
" A la paye, les travailleurs ont constaté que certains salaires ont été revus à la hausse alors que rien n'est fait pour les autres. Ce qui est à l'origine des mécontentements et des remous. Dès que nous avons été informés, nous avons dit aux délégués du personnel d'appeler les camarades au calme, malheureusement, ils nous ont revenus qu'ils n'y arrivaient pas, car la tension est vraiment au top. C'est la raison pour laquelle nous avons jugé bon d'organiser cette rencontre pour leur expliquer nous-mêmes directement ce qui est en train d'être fait ", a déclaré Kama Hesikoma.
Porte-parole du collectif, il a expliqué que les modifications constatées sont au niveau de tous les salaires autrefois en deçà de 52 500 francs Cfa ; mais, tous les salaires qui étaient au-dessus de cette barre ne sont pas modifiés.
" Ces salaires-là devront faire l'objet d'une grille car il faut harmoniser ces salaires en vue de faire un certain ajustement en respectant la justice et l'équité sociales. Et sur le sujet, nos patrons nous ont dit qu'ils sont à pied d'œuvre pour essayer de faire un projet et nous convoquer après pour des négociations ", a noté le porte-parole du CONSYNTRAZOFT.
Le collectif en appelle vraiment à la bonne foi des employeurs et à un peu plus de patience des travailleurs qui se sont vus lésés par cette première paye.
" Les textes consacrant le nouveau SMIG indiquent que chaque secteur socioprofessionnel doit s'organiser pour la mise en œuvre de la nouvelle grille. Dans notre secteur de la zone franche, nos salaires sont indexés au SMIG, ceci étant, dès que le SMIG change, les salaires doivent aussi bouger. Alors, nous sommes dans l'attente pour que dans les mois à venir la situation soit régularisée avec rappel de ce mois de janvier ", estime Kama Hesikoma.
Il rassure d'ores et déjà de la disponibilité des travailleurs qui ont voulu manifester leur engagement à la paix sociale à travers le dialogue. Cette assemblée générale d'information a permis de déstresser un peu et de décanter un peu la situation. Les patrons de la zone franche devront donc saisir la balle au bond afin d'éviter le pire.