Les organisateurs de la manifestation évoquent une trentaine d'interpellations et une trentaine de blessés. Certains journalistes aussi ont été attaqués
L'interdiction de la manifestation, doublée de la réquisition de l'armée par les autorités guinéennes, n'ont pas suffi pour empêcher les jeunes pro FNDC de se faire entendre dans certains endroits de Conakry.
"S'il y a eu manifestation, c'est parce que le FNDC y a fait appel. Sinon il n'y aurait pas de manifestation. L'Etat doit dialoguer avec le FNDC", demande l'un des manifestants
Expression de colère
A Hamdkaye Magasin, Cosa, Bomboly, Wanindara, Sonfonia Rails, Baïlo Baya, ou encore à la T8, des jeunes en colère, armés de cailloux et autres projectiles, ont affronté les forces de l'ordre, qui à leur tour ont répondu avec des tirs de grenades lacrymogènes.
Selon une source proche du FNDC, "une trentaine de blessés" et "une autre trentaine d'interpellations" ont été enregistrés dans les rangs des manifestants
Autre conséquence : boutiques et magasins sont restés fermés le long de la route le Prince et la circulation a été fortement paralysée.
En revanche, au rond-point de la Tannerie, point de départ annoncé de la manifestation du FNDC, il n'y a pas eu l'ombre d'un manifestant durant toute la matinée.
Toutefois, le commerce et la circulation ont également été affectés le long de l'autoroute Fidel Castro, comme en témoigne ce menuisier :
"On ne sort pas. Les gens craignent de venir acheter les meubles que nous fabriquons parce qu'il n'y a pas de circulation, pas de voitures. Ils craignent de perdre leur argent sur la route. Donc c'est très difficile pour nous, pourtant nous devons payer la location à la fin du mois. Les propriétaires ne tiendront pas compte des manifestations".
Les journalistes ciblés
Autre fait marquant de cette journée de manifestation : des journalistes ont été menacés et insultés par des agents du Bataillon autonome des troupes aéroportées à Bomboly, dans la commune de Ratoma. Parmi eux, Abdourahmane Bah, correspondant de TV5 en Guinée, dont la carte mémoire de sa caméra a été confisquée.
Les autorités, qui ont interdit cette nouvelle manifestation du FNDC ne se sont pour l'instant pas exprimées sur cette journée.
Le Front proteste pour réclamer aux autorités militaires au pouvoir en Guinée un cadre de dialogue inclusif et la libération des détenus politiques, dont Foniké Mengué, coordinateur national du FNDC.