L'inspection générale des finances (IGF) a dénoncé, jeudi 16 février, un " déséquilibre " dans le contrat signé entre le gouvernement congolais et le groupement des entreprises chinoises, dans la gestion de certaines ressources naturelles de la RDC. La convention de collaboration avait été signée en 2008 et a donné lieu notamment à la création d'une entreprise commune sino-congolaise, Sicomines. Mais l'IGF a décelé des irrégularités.
Basée sur une entente censée déboucher sur un programme " ressources naturelles contre infrastructures ", la Sicomines a été lancée avec un capital social de 100 millions de dollars. Selon les conclusions du rapport de l'IGF, ce montant était tout simplement disproportionné par rapport à l'objet social de la coentreprise.
Il estime que tout est déséquilibré et qu'il fallait dès le départ évaluer les apports en gisements miniers faits par la Gecamines, la principale société minière du pays. Et ce déséquilibre a continué dans l'exploitation, dit l'inspecteur général des finances, Jules Alingete :
" Les entreprises chinoises ont déjà encaissé un gain évalué à près de 10 milliards de dollars américains, tandis que la République n'a bénéficié que de 822 millions de dollars en termes d'infrastructures. Faudra-t-il encore, dans les 822 millions, qu'on entre en profondeur pour réaliser qu'il y a aucune visibilité de cette somme. "
Et selon lui, les responsabilités ne sont pas que chinoises : " Le déséquilibre criant qui a été constaté, le bradage, la dilapidation de nos minerais constatés dans ce contrat a été également l'œuvre de fils égarés de notre pays, qui ont accompagné les entreprises chinoises dans cette œuvre macabre contre notre pays. "
Au total, ce rapport contient 26 points d'irrégularités. Ils feront l'objet d'une procédure de vérification qui va aboutir, dit l'IGF, à la proposition d'un document de révision du contrat qui sera soumis au gouvernement.