Magouille, exonérations exorbitantes, irrégularités, non-paiement des impôts dus à l'Etat, eh bien, le contrat chinois a été scruté de fond en comble et les conclusions sont accablantes.
Tenez ! L'Inspection Générale des Finances a rendu public les conclusions de ses missions sur la convention de collaboration d'avril 2008 entre la République Démocratique du Congo et le Groupement d'entreprises chinoises (Contrat chinois) le mercredi 15 février 2023. En 31 points, ces conclusions de l'IGF présentées par l'Inspecteur Général des Finances chef de cette mission, Mozeze Nzonzimbu, révèle au grand jour le bradage et la dilapidation des minerais congolais en complicité avec certains fils et filles de la République démocratique du Congo.
En effet, s'exprimant devant les responsables de la SICOMINES, le Ministère des Mines, la Banque Centrale du Congo ainsi que l'Agence de pilotage de Coordination et le Suivi des Conventions de collaboration entre la RDC et les partenaires Privés (APCSC), l'IGF dresse un tableau sombre des gisements miniers congolais qui sont vendus au prix de cacahouète. De ce contrat, il ressort que l'Etat Congolais n'a presque rien gagné sur un revenu de 10 Milliards de $ dégage par l'exploitation de Sicomines. Seulement 822 millions liés aux travaux d'infrastructures qui sont difficilement retracés sur le terrain.
Parmi les irrégularités constatées par l'IGF, il y a notamment les exonérations exorbitantes, non rapatriement des devises liés à l'exploitation, le non-paiement des impôts dues à l'Etat.
Tableau sombre
Après la présentation de ce tableau noir, l'Inspecteur général des Finances chef de Service qui avait à ses côtés le Chef de service adjoint Victor Batubenga et l'Inspecteur Général des Finances-Coordonnateur a.i Gabriel Kabanagi, a rappelé que c'est de la volonté du Chef de l'Etat de ramener l'équilibre dans ce contrat pour l'intérêt de la population congolaise.
" La République Démocratique du Congo a mis à la disposition de la convention des gisements dont la valeur est estimée à plus de 90 milliards de dollars américains. Et dans la construction de la convention de la Sicomines, la RDC n'a eu que 32% de part alors que la partie chinoise s'est accaparée de 68% pour un capital sous-évalué de 100 millions de dollars " révèle Jules Alingete Key.
D'après le rapport, les entreprises Chinoises ont eu à encaissé déjà un gain de près de 10 milliards de dollars américains tandis que la République Démocratique du Congo n'a bénéficié que 822 millions en terme d'infrastructures qu'il faudra encore entrer dedans pour réaliser qu'il y a aucune visibilité sur terrain.
Satisfecit de la BCC, Ministère des mines et de l'APCSC
Ces conclusions ne pouvaient aucunement laisser insensibles l'Agence de Pilotage de Coordination et le Suivi des Conventions de collaboration entre la RDC et les partenaires privés représenté par Freddy Yodi Shembo. Ce dernier a salué les conclusions de la mission de l'IGF à la Sicomines. Par ailleurs, il a rappelé que les investisseurs qui viennent doivent se conformer pour éviter les déséquilibres entre les parties contractuelles.
" Nous voulons que les potentiels investisseurs qui vont lire le présent rapport de l'IGF comprennent que ce service n'est pas contre les investisseurs, le Congo ne dit pas non aux investisseurs ", a-t-il déclaré. Et de renchérir : " L'IGF et APCSC, disent non aux contrats déséquilibré. Lorsque les investisseurs sérieux viennent chez nous, qu'ils amènent les capitaux et qu'ils respectent la valeur que nous mettons pour que les choses se passent dans la transparence ".
Coté Générales des Carrières et des Mines (GECAMINES), le travail de l'IGF a été apprécié. " Nous apprécions que l'IGF a tenu en compte nos préoccupations lors de ces conclusions. Le conseil d'Administration et la Direction Générale de la Gécamines sont disponibles pour accompagner l'IGF ".
Pour sa part, le représentant du Ministère des Mines s'est dit émerveillé de la qualité de travail abattu par les inspecteurs des finances. Il a émis le vœu de voir certaines dispositions de la qui protège la Sicomines au détriment de la RDC soient amendées. Les représentants de la SICOMINES ont laissé entendre qu'ils feront le rapport à leur direction.
D'emblée, il sied de noter que cette convention entre la RDC et SICOMINES est en vigueur depuis l'année 2008. Selon les clauses dudit contrat, le pays offre ses gisements au profit de la construction des plusieurs infrastructures sur l'étendue de la République. Lesdites infrastructures sont-elles visibles ? Mystère.