La commission chargée de travailler sur l'action de la France au Cameroun pendant la colonisation et après l'indépendance du pays sera codirigée par l'artiste camerounais Blick Bassy et l'historienne française Karine Ramondy, a appris RFI. Sa création avait été annoncée en juillet 2022 par Emmanuel Macron à Yaoundé. Le Président français avait promis une ouverture totale des archives sur la Guerre du Cameroun (1955-1971).
Selon les informations de RFI, la " commission mémoire " sur le Cameroun sera codirigée par le chanteur camerounais Blick Bassy et l'historienne française Karine Ramondy.
La création de cette commission avait été annoncée lors de la visite du président Emmanuel Macron à Yaoundé. Constituée d'une douzaine d'experts des deux pays, elle devra tenter d'établir la vérité sur ce qui s'est réellement passé durant la période de la guerre d'indépendance. Une guerre longtemps passée sous silence.
Au travers des archives, la commission va tenter de clarifier le rôle joué par la France dans ce que les historiens appellent désormais la Guerre du Cameroun. Une période de recherche s'étalant de 1945 à 1971.
Chercher à réhabiliter la mémoire des grandes figures de l'indépendance
Deux régions ont notamment été visées à l'époque par une répression féroce : le pays Bamileké à l'ouest et le pays Bassa dans le littoral.
Cette période a vu la mort de plusieurs chefs indépendantistes : Ruben Um Nyobe, tué par les forces françaises en pays Bassa en 1958, mais aussi Félix Roland Moumié, empoisonné à Genève en 1960.
Les travaux de la commission vont se pencher sur ces épisodes douloureux. Ils chercheront, disent les sources de RFI, à réhabiliter la mémoire des grandes figures de l'indépendance
En juillet dernier, Emmanuel Macron avait pris " l'engagement solennel " d'ouvrir les archives françaises " en totalité ". Les membres de la commission vont s'appuyer aussi sur des témoignages de survivants de cette époque.
Certaines sources espèrent que cette démarche permettra d'obtenir une reconnaissance officielle de la part de la France pour son rôle dans la guerre.
En 2015, l'ancien président François Hollande avait admis que le Cameroun avait traversé " des épisodes tragiques ".