Madagascar: Antsiranana - Un mois de l'épilepsie pour lutter contre la stigmatisation

Antsiranana n'a pas manqué d'organiser un évènement pour promouvoir la sensibilisation sur cette maladie encore peu connue donc peu comprise et également source de stigmatisation.

Cette année, le mois d'épilepsie, du 13 février au 13 mars, est placé sous le thème de " l'inclusion des épileptiques pour une vie meilleure ". L'évènement a été lancé, au début de la semaine, au Centre hospitalier universitaire de Place Kabary, réunissant la grande famille de la Santé, des étudiants en Médecine et des responsables régionaux, conduite par le directeur régional de la Santé publique, le Dr Priscilla. Cette première journée a été l'occasion pour toutes ces parties prenantes de lancer d'une seule voix qu'il est possible d'éviter et de prendre en charge correctement les crises épileptiques.

Ainsi, les objectifs du mois de la célébration sont de sensibiliser les autorités, la population en général par voie médiatique, de faire connaitre les premiers gestes à faire devant un patient en crise, rendre la même voix sur la stratégie de lutte contre l'épilepsie. Le Pr Domoina Andriambololona, directeur du CHU Place Kabary, a expliqué que des activités gravitent autour de cet évènement médical durant ces trente jours. Citons, entre autres, une série de formations réservée aux médecins et paramédicaux car il existe beaucoup de méconnaissance de cette maladie, même dans le milieu de la santé. Il sera donc important d'inviter le personnel de santé à prendre en charge les patients. En outre, des communications scientifiques sur la prise en charge médicale, l'introduction de la place de l'imagerie médicale, la place de la chirurgie dans le traitement seront dans le programme.

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Image erronée

Comme le CHU Place Kabary abrite l'Unité de soins, de formations et de recherches, l'occasion a été saisi par le Dr Lala Andriamasinavalona Rajaonarison, neurologue et expert en la matière, de parler ouvertement de l'épilepsie, de sa cause et de son traitement... L'on sait à travers ses explications que, selon l'Organisation mondiale de la santé, cinquante millions de personnes sont touchées par la maladie dans le monde, dont 80% se trouvent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.

Dans la grande majorité des cas, 60 à 70% peuvent être contrôlés (absence de crises) grâce aux traitements médicamenteux. À Madagascar, les données sur cette maladie sont disparates.

" L'épilepsie n'est pas contagieuse, elle est curable, mais elle n'est pas le fait d'un esprit mauvais comme on le dit, et c'est l'image la plus erronée ", soutient-il.

Toutefois, c'est une maladie qui entraîne fréquemment peurs, préjugés, rejet, souvent liés à un manque de connaissances ou à de fausses interprétations. Cela peut mener à des discriminations. On attend toujours des signalements de personnes discriminées dans les domaines de l'emploi, de l'enseignement et des biens et services.

Trop souvent stigmatisées, les personnes épileptiques sont confrontées à de trop nombreuses " limitations " et sont souvent contraintes à " taire " leur maladie. Leur traitement est négligé et la discrimination due à l'incompétence continuera de prévaloir.

C'est la raison de cette campagne qui a donc pour objectif de parler de l'épilepsie et des personnes atteintes en terme positif, et de viser à toucher émotionnellement, simplement en présentant des situations de la vie courante avec des personnes auxquelles l'organisation peut facilement s'identifier. Pour Antsiranana en particulier, le scanner arrivera bientôt, donc le traitement peut être fait localement en toute sécurité.

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