Au Gabon, la désignation des 40 membres de la majorité présidentielle et des 40 membres de l'opposition devant siéger au sein d'une grande concertation politique a donné lieu à des tensions, le 16 février 2023. Dans la foulée, plusieurs opposants ont annoncé leur retrait définitif de cette concertation dont le but affiché est de parvenir à des élections libres, crédibles, transparentes et apaisées.
Au Gabon, les travaux de la concertation politique démarrent véritablement ce 17 février 2023 à Libreville. Après la cérémonie d'ouverture lundi dernier au palais présidentiel par le président Ali Bongo, il y a eu une grande cacophonie sur la liste des participants ainsi que sur l'ordre du jour de ces rencontres, dont le but affiché est de parvenir à des élections libres, crédibles, transparentes et apaisées.
Le pouvoir et l'opposition se rejettent en effet mutuellement la responsabilité des ratés lors du démarrage des travaux.
Dans une déclaration le 14 février, Lambert Noël Matha, ministre de l'Intérieur, avait affirmé que l'opposition n'avait pas réussi à déposer sa liste consensuelle de 30 membres censés participer à la concertation. Selon lui, le président Ali Bongo a même accepté d'augmenter ce quota à 40 représentants de l'opposition et 40 pour la majorité présidentielle.
Mais, face aux divisions de l'opposition, le ministre a décidé de choisir les 40 opposants. Ce choix a mis le feu aux poudres. L'opposition a accusé le pouvoir de manœuvrer pour sa division, afin de tronquer les résultats de la concertation.
Dans la foulée, plusieurs opposants ont annoncé leur retrait définitif. C'est le cas d'Alexandre Barro Chambrier. Paulette Missambo, une figure de proue de l'opposition et tous les membres de la plate-forme Alternance 2023 qu'elle dirige, ont suspendu leur participation aux travaux.
Ses travaux doivent prendre fin le 23 février
C'est dans cette cacophonie que le bureau de la Concertation a été mis en place jeudi. L'opposant Davin Akoure du parti Les Démocrates a été désigné co-président avec l'actuel Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze pour le compte de la majorité.
Selon le calendrier initial, les travaux doivent prendre fin le 23 février. Il ne reste plus que quelques jours pour retoucher le code électoral et examiner les griefs de l'opposition sur les questions de transparence électorale.