Les jours passent et la transformation d'Agalega s'accélère avec les nouvelles installations aéroportuaires et portuaires financées in toto par l'Inde.
Au même rythme, la polémique sur la véritable destinée de cet archipel de la République ne désenfle pas. La population locale, de son côté, continue d'être des laissés-pour-compte. Qu'il s'agisse des services de santé, des titres de propriété en bonne et due forme pour le logement et de l'éducation dans les îles du Nord et du Sud. À ce chapitre justement, des parents et autres citoyens inquiets et, surtout dépassés par la situation, ont participé à un sit-in devant le collège Medco dans l'île du Nord, hier. Le seul moyen qu'ils ont trouvé pour crier leur ras-le-bol.
"Pourquoi les collégiens d'Agalega sont-ils délaissés ?"
Un parent de deux élèves du secondaire, ne mâche pas ses mots. "C'est inacceptable qu'il n'y ait que trois profs, dont un enseignant d'art, pour 39 élèves de Grades 7 à 11. Sans oublier que dans chaque classe, ils étudient dix matières. Pourquoi les collégiens d'Agalega sont-ils délaissés par le ministère de l'Éducation ? On ne peut plus continuer comme ça !", s'insurge-t-il. Il suggère de remplacer Medco par une autre institution ou d'envoyer les collégiens poursuivre leurs études à Maurice, comme c'était le cas dans le passé, pour que ceux-ci bénéficient des mêmes facilités que les autres enfants de la République, quitte à être séparés de leur famille...
De son côté, Arnaud Poulay, artiste militant pour le bien-être des Agaléens, trouve "révoltant" le manque d'enseignants dans l'unique collège Medco depuis 2021. "Pour certaines matières, zéro enseignant depuis bientôt deux ans et cette année, c'est pire encore. Le collège compte seulement trois enseignants pour neuf classes. Li pa evidan ek li pa normal!", s'insurge-t-il. Il dénonce ce manque d'égards et de considération pour les collégiens agaléens et déplore que la direction du collège Medco et le ministère de l'Éducation fassent la sourde oreille. "Pe priv sa bann etidian ségonder la aksé a ledikasyon. Ki bel developman misié premié minis pe kozé pe fer dan Agalega. Se enn vreéé diskriminasion ki pe deroulé", affirme-t-il.
"Pe priv sa bann etidian la akse a ledikasyon. Ki developman misié premié minis pe koze pe fer dan Agalega?"
Avertie par des parents, la direction de Medco Agalega dit attendre jusqu'au 24 février pour voir si les autorités vont remédier à la situation. Le ministère de l'Éducation a été informé de la situation, jeudi. Un retour est attendu.