Tunisie: Le CA ne trouve pas encore "preneur" - Un fardeau trop lourd à porter

18 Février 2023

Du côté du club de Bab Jedid, si l'échec vous expose forcément, volet communication, si le discours est séduisant, il doit aussi être traduit dans les actes. Et au Club Africain, ce n'est jamais une mince affaire...

L'un des clubs les plus populaires de Tunisie mais aussi le plus compliqué ne trouve pas actuellement " preneur ", entraînant ainsi le président en exercice à poursuivre, en dépit du fait qu'il veuille passer la main. Confronté à une crise financière qui le plombe depuis des années, le CA veut certes tourner la page, mais il doit tout d'abord apurer et assainir pour se projeter à nouveau.

Cependant, il faut du temps pour se remobiliser, sauf que pour les fans, excédés de ne pouvoir vibrer à nouveau depuis quelque temps déjà, la frustration de ne pas voir le CA compétitif à nouveau conduit forcément à l'impatience et à la mélancolie même. Ces derniers jours donc, visiblement, le fardeau (des dettes) est devenu trop lourd à porter, et ce, en dépit des efforts fournis par l'exécutif de Youssef Elmi pour purger et équilibrer les comptes. Les efforts consentis sont donc colossaux mais cela ne suffit pas pour retrouver sa place sur la scène, pour l'instant du moins.

Il faut comprendre par là que pour se pencher vers l'avenir, le CA doit tout d'abord apurer ses créances, donc assumer avant de prétendre dessiner les contours du club de demain. C'est une démarche difficile qui demande l'adhésion de toutes les composantes du club, sachant que les créanciers du CA sont encore nombreux et surtout impatients, sans oublier les sommations de la Fifa et les besoins en liquidités pour lever l'interdiction de recruter et enfin se projeter en pesant à nouveau sur le marché des transferts.

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Aujourd'hui donc, outre les provisions mensuelles, les affectations d'argent pour financer l'activité sportive du CA (frais de fonctionnements), il faut aussi agir en simultané sur les deux tableaux, financier et sportif. Et là, si le bureau (démissionnaire) en place a eu le courage de ne pas creuser un peu plus le déficit du club en faisant l'impasse sur le dernier marché d'appoint, cette stratégie a du bon mais elle se heurte aussi à un point essentiel, soit, en l'état, l'impossibilité de pouvoir construire une équipe qui gagne au plus haut niveau. A ce propos d'ailleurs, comme noté récemment, pour un éventuel " repreneur ", le CA présente forcément un risque même si l'énorme potentiel de notoriété est toujours aussi palpable.

En clair, malgré son "absence" au plus haut sommet local et continental, le label clubiste est toujours aussi attrayant pour des hommes d'affaires qui veulent s'offrir une vitrine, même s'ils sanctifient et adulent le club qu'ils servent...

Injecter pour reconstruire

Aujourd'hui donc, les fans devront s'armer de patience, jusqu'à la fin de saison, en été, pour connaître le nom du prochain président clubiste et le nouvel organigramme. Et le président qui sera élu et qui fera l'unanimité ne bénéficiera pas en l'état de période de grâce mais devra mettre à exécution ses promesses sans délais, soit injecter des millions pour construire un nouvel effectif. Bien entendu, il devra aussi être un passionné, un fervent supporteur du CA, car servir le CA est inconcevable sans passion. De tout temps, les présidents qui se sont relayés au Club Africain ont compris que cette institution est un vecteur de cohésion sociale, compte tenu de son rayonnement et du poids qu'elle occupe sur la scène. Mais c'est aussi une " arme à double tranchant ". Bref, du côté du club de Bab Jedid, si l'échec vous expose forcément, volet communication, si le discours est séduisant, il doit aussi être traduit dans les actes. Et au Club Africain, ce n'est jamais une mince affaire...

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