Tunisie: La pieuvre toujours à l'œuvre

18 Février 2023

Pénurie d'huile subventionnée, d'œufs, de farine, de sucre, de bouteilles de gaz... La liste des produits de base et essentiels qui manquent dans les épiceries et sur les rayons des commerces modernes pour l'usage quotidien depuis des mois ne cesse de s'allonger. Le problème dépasse le cadre de la production ou de l'importation pour la régulation des marchés et se situe au niveau des filières de la spéculation qui constitue une activité juteuse.

Les récentes descentes des agents de contrôle économique sur des sites de stockage ont permis la découverte d'importantes quantités d'une large palette de produits subventionnés par l'Etat, à savoir la farine, la semoule, l'huile végétale, le pain, le café, le sucre et les pâtes. Ce qui confirme qu'une vraie pieuvre a tendu ses tentacules, détournant les conséquentes sommes pour la subvention des produits destinés à équilibrer le pouvoir d'achat en une activité criminelle qui amasse l'argent public sur le dos des consommateurs tunisiens. A l'approche du mois de Ramadan, la lutte contre ces fraudes s'intensifie mais la résistance des spéculateurs est toujours de taille.

Conjuguée à la hausse des prix internationaux des matières premières et des produits de base, cette spéculation augmente la pression de la demande et participe gravement au creusement du déficit courant de la balance commerciale à des niveaux sans précédent.

De ce fait, le budget de l'Etat se trouve non seulement affecté par la stratégie d'absorption des fortes fluctuations des prix internationaux (céréales, huiles végétales... ), mais aussi à la nécessité d'importer plus pour essayer de stabiliser l'offre afin d'éviter en vain la pénurie sur le marché. Ce qui fait que malgré l'intervention de l'Etat pour réajuster l'offre, les produits subventionnés demeurent quasiment introuvables sur le marché. Aussi, la multiplication des opérations de contrôle des circuits de distribution des produits de base reste-t-elle la piste la mieux indiquée, et que personne ne conteste. Car il n'est plus question de rester indifférent aux conséquences ravageuses des manœuvres des spéculateurs.

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