Le remaniement du gouvernement a été l'entrée en matière de l'intervention hebdomadaire de la porte-parole du gouvernement sur la RNM. A l'entendre, quelques ministres seront remplacés, mais la liste n'est pas exhaustive.
Deux impératifs et des résultats d'évaluations. Ce sont les paramètres qui vont déterminer le ton du remaniement du gouvernement, à s'en tenir aux explications de Lalatiana Rakotondrazafy Andriatongarivo, ministre de la Communication et de la culture. Selon ses dires, la seule certitude jusqu'ici est qu'il y aura deux nouveaux ministres à l'issue de la recomposition de l'effectif gouvernemental.
Comme chaque vendredi, la porte-parole du gouvernement était au rendez- vous de son intervention hebdomadaire sur la Radio Madagasikara (RNM). Une sortie radiophonique relayée par plusieurs autres stations dans quasiment tous les districts du pays et sur la télévision nationale TVM. Dès l'entame de son émission, la ministre Rakotondrazafy Andriatongarivo a abordé de front le sujet en vogue du moment, le remaniement du gouvernement.
La ministre de la Communication et de la culture confirme que Andry Rajoelina, président de la République, a effectivement remercié l'équipe gouvernementale actuelle pour les efforts fournis depuis leur nomination. C'était en conclusion du conseil des ministres de mercredi. Elle ajoute qu'il a également fait part aux ministres de sa décision, après consultation de Christian Ntsay, Premier ministre, de procéder à un remaniement.
La porte-parole du gouvernement parle ensuite de deux certitudes sur cette retouche de l'effectif gouvernemental. La première est une évidence. Il va y avoir un nouveau visage à la tête de la diplomatie malgache. Le siège au ministère des Affaires étrangères sera à nouveau occupé par un ministre titulaire. Depuis le limogeage de Richard Randriamandrato, en octobre, c'est le Général Richard Rakotonirina, ministre de la Défense nationale, qui assure l'intérim.
Nouveau souffle
Quelques noms circulent comme étant dans la short-list pour conduire la diplomatie malgache. Celui de Sylvain Rabetsaroana, qui assure la co-présidence du parti "Asa vita no ifampitsarana" (AVI), une entité au sein de la coalition "Isika rehetra miaraka amin'i Andry Rajoelina" (IRD), était un temps chuchoté. Seulement, un autre nom circule depuis quelques jours. Celui de Valery Ramonjavelo, ancien secrétaire général de la présidence de la République.
La publication d'un article sur Valery Ramonjavelo, la semaine dernière, et indiquant qu'il a démissionné des rangs du "Malagasy miara-miainga" (MMM), depuis novembre 2022, pourrait ne pas être fortuite. Tandis que le MMM durcit le ton vis-à-vis du pouvoir, l'ancien secrétaire général de la présidence de la République réaffirme sa loyauté à Andry Rajoelina et ajoute "je me rends disponible et me mets en réserve de la République".
L'autre certitude indiquée par la porte-parole du gouvernement est la nomination d'un ministre des Transports et de la météorologie. Rolland Ranjatoelina, l'actuel titulaire du poste, va ainsi laisser sa place pour siéger à la présidence du conseil d'administration de l'Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA). Un poste incompatible avec celui de ministre.
Un lobbying mené par le président de la République, aurait amené l'élection de Rolland Ranjatoelina au sommet du board de l'ASECNA selon Lalatiana Rakotondrazafy Andriatongarivo. Cette dernière a toutefois indiqué ne pas avoir d'autres informations sur le turnover qui va s'opérer au sein de la team Ntsay. Elle a juste rapporté que, prenant l'exemple d'une équipe de football, le chef de l'Etat a indiqué aux ministres que lorsqu'il y a des joueurs qui n'arrivent plus à tenir la distance, il faut faire des remplacements.
La liste de deux nouveaux ministres à nommer est loin d'être exhaustive vraisemblablement. Sans quoi, il n'y aurait pas eu le remerciement présidentiel à l'ensemble des ministres. La porte-parole du gouvernement ajoute, de plus, que chaque ministre en poste fait l'objet d'une évaluation. "Il y a une évaluation sur des critères techniques et les résultats, mais aussi politiques", précise la ministre de la Communication et de la culture. Elle souligne au passage que ce remaniement va intervenir au début d'une année électorale.
"Il est légitime que le président de la République veuille mettre en place un gouvernement de combat", ajoute Lalatiana Rakotondrazafy Andriatongarivo. Il s'agira de combat politique, de prime abord. Au sein du camp présidentiel, un courant insiste pour qu'outre la technicité, l'apport politique soit un critère de poids dans le remaniement à venir. La porte- parole du gouvernement, elle, affirme en tout cas, que cette retouche d'effectif apportera "un nouveau souffle, une nouvelle dynamique", dans cette dernière ligne droite du mandat présidentiel.
Après des séries de consultations et d'évaluations, Andry Rajoelina pourrait prendre le temps de cogiter durant son déplacement à Addis-Abeba, Éthiopie, pour le sommet de l'Union africaine, ce week-end. Sauf changement, le verdict devrait être connu à son retour et avant le prochain conseil des ministres. Reste à voir s'il s'agira d'une simple retouche ou d'une révolution.