En Éthiopie, l'accord de paix pour le Tigré avance bien, selon de hauts responsables tigréens. Ceux-ci ont d'ailleurs annoncé, mercredi 15 février, une feuille de route devant conduire à l'établissement d'une nouvelle administration civile pour la province.
C'est le commandant en chef des forces tigréennes en personne qui l'a dit, mercredi, à Mekelle, au cours d'un point de presse. L'accord de cessation des hostilités dans le Tigré a atteint " un stade irréversible ", selon le général Tadesse Werede.
Après la neutralisation des armes lourdes de la partie tigréenne, le retour de l'armée fédérale autour des institutions, la reprise des services publics ainsi que l'ouverture à l'aide humanitaire, c'est une administration civile qui doit être installée, a-t-il annoncé, " d'ici une semaine " et ce, dans un climat " démocratique, transparent et inclusif ".
Pourtant, il a reconnu que des " forces étrangères " étaient toujours présentes sur le territoire tigréen, c'est-à-dire des miliciens de l'Amhara et des troupes érythréennes, une armée érythréenne toujours accusée, par des victimes, de commettre des crimes dans les secteurs qu'elle contrôle, notamment des viols, des destructions, des vols aux check-points et tout cela, impunément.
Le ministre éthiopien des Affaires étrangères, Demeke Mekonnen, a d'ailleurs suscité l'inquiétude cette semaine, en évoquant sa crainte que les dénonciations des violations continues des droits de l'homme " sapent " l'accord de paix par une " rhétorique incendiaire ".
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