Décerné par l'Onu, l'avocate et militante tchadienne se voit récompensée par l'un des plus prestigieux prix dans le monde en matière des droits humains.
Elle est connue pour son combat en faveur des drois de l'homme... L'avocate et présidente de l'organisation non gouvernementale Public Interest Law Center, Delphine Djiraibé, a reçu ce jeudi 16 février en présence du Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk, le Prix Martin Ennals.
Ce n'est pas le premier prix du genre que reçoit Delphine Djiraibé qui dénonce la répression qui se poursuit, selon elle, dans son pays le Tchad. Selon le gouvernement tchadien, le 20 octobre 2022, une cinquantaine de personnes ont péri, essentiellement des jeunes tués par balles à N'Djaména par les forces de l'ordre, lors d'une manifestation de l'opposition contre le maintien au pouvoir pour deux années supplémentaires du président de transition, le général Mahamat Idriss Déby Itno.
Après un mois et demi de détention, plus de 600 jeunes tchadiens, dont des mineurs, interpellés à N'Djamena lors de cette manifestation ont été jugés dans un procès de masse, sans avocats ni médias indépendants. Selon Delphine Djiraibé des jeunes sont sont toujours recherchés jusque dans leurs villages où ils se cachent et le nombre des victimes de a répression est largement sous-estimé.
Eminente défenseuse des droits de l'homme, Delphine Djiraibé qui a joué un rôle important pour faire juger l'ancien dictateur tchadien Hissène Habré en 2016, dénonce également la complaisance de la communauté internationale qui continue de soutenir la junte militaire au pouvoir au Tchad au nom de "la sécurité dans le Sahel".
Outre le prix Martin Ennals qu'elle vient de recevoir, la militante de 62 ans, a également obtenu le prix Robert F. Kennedy des droits de l'homme en 2004 et l'ordre national du mérite français au grade d'officier en 2014.