Le président des Comores, Azali Assoumani, a officiellement pris les clés de la présidence de l'Union africaine samedi 18 février pour une durée d'un an, une première pour Moroni. L'opposition, déjà projetée sur 2024, année de la présidentielle aux Comores, craint cette nouvelle posture d'Azali Assoumani, qui sera à la fois juge et partie.
L'opposition comorienne s'inquiète. À Moroni, Me Mahamoud Ahamada, candidat malheureux à la présidentielle de 2019, estime que l'Afrique n'a rien à attendre " d'un dirigeant qui n'a jamais pu rien faire chez lui ". " Seuls des dirigeants insoucieux de leurs populations respectives peuvent être enchantés de cette nomination ", ajoute-t-il.
Un autre leader de l'opposition, Saïd Abbas Dahalani, invite le régime à plus de retenue et de lucidité : " C'est un honneur pour les Comores. Mais justement, la grande erreur serait de considérer cet honneur comme une victoire du régime ou une victoire personnelle. Le régime actuel continue de fonctionner sur la force et la ruse. Il manque la lucidité, et c'est pour cela que tout le système qui est bâti est un mauvais calcul. Cette quête de gloire peut conduire à tous les dangers. "
Pour le pouvoir, en revanche, c'est surtout un grand honneur.
" On se rend compte du poids de la responsabilité, à la fois sur les épaules de celui qui a été désigné, mais aussi sur celles du pays vis-à-vis de l'Afrique entière, nous confie Hamada Madi Boléro, conseiller diplomatique d'Azali Assoumani. Pour les Comores, c'est un challenge : moins d'un million d'habitants, une indépendance pas achevée... Être à la tête de l'Union africaine est un honneur, un privilège. "
Le président Azali Assoumani est attendu ce lundi 20 février à Moroni, où plusieurs centaines de personnes vont l'accueillir à l'aéroport pour célébrer, avec lui, ces nouvelles responsabilités.