Au menu de ce sommet : la Zlec, la zone de libre-échange continentale. Mais aussi les crises en RDC, en Ethiopie et au Sahel.
C'est ce samedi 18 février que se retrouveront les chefs d'Etat de l'Union africaine en sommet à Addis Abeba, en Ethiopie. C'est le président des Comores qui prendra les rênes de la présidence tournante de l'Union africaine, à la suite du président sénégalais, Macky Sall.
La zone de libre-échange continentale africaine, figurera parmi les priorités d'Azali Assoumani.
Bien que lancée officiellement en 2021, la Zlec peine en effet à prendre corps.
Certains Etats sont réticents à laisser les biens, les services et surtout les personnes, circuler librement sur le continent, comme le déplore la représentante de l'Autorité intergouvernementale pour le développement, la diplomate kényane, Maureen Achieng.
"Il y a toutes ces perceptions erronées, que les migrants viennent et prennent nos emplois mais nous savons que ce n'est pas le cas. Nous essayons donc de susciter l'enthousiasme autour de la zone de libre-échange continentale et nous disons : les marchandises ne circuleront pas si les gens ne peuvent pas circuler. L'Afrique reste la région du monde la moins intégrée, ce qui ralentit la croissance économique du continent. Nous travaillons donc avec la Commission de l'Union africaine et les différents départements pour interconnecter toutes ces initiatives de l'UA afin de faire avancer l'ensemble du programme d'intégration", estime la diplomate kényane.
La Zlec doit, selon ses promoteurs, favoriser le commerce au sein du continent et attirer les investisseurs. Selon la Banque mondiale, d'ici 2035, l'accord permettrait de créer 18 millions d'emplois supplémentaires et pourrait contribuer à sortir jusqu'à 50 millions de personnes de l'extrême pauvreté.
"On n'investit guère dans le système scolaire"
A Addis Abeba, il devrait également être question de l'état d'avancement du plan de développement africain, dénommé Agenda 2063.
Avec l'Agenda 2063, les Etats membres de l'UA ont adopté en 2013 une vision commune pour le développement de l'Afrique au cours des 50 prochaines années.
Mais, dix ans après, le constat est amer, selon Adriano Nuvunga, directeur du Centre pour la démocratie et le développement, une ONG mozambicaine.
"En tant qu'agenda, ce concept Afrique 2063 de l'Union africaine peut être considéré comme bien élaboré. L'objectif d'améliorer les normes d'éducation et de développer massivement les systèmes scolaires publics dans toute l'Afrique peut et doit être considéré comme positif. Mais au final, ce n'est qu'un objectif joliment formulé. Tous les pays d'Afrique - sans exception - se trouvent actuellement dans une phase de démantèlement massif des systèmes et des offres scolaires et éducatives publics. Le continent africain traverse une phase de destruction des systèmes scolaires publics. On n'investit guère dans le système scolaire. Si les choses continuent ainsi, il sera impossible d'atteindre les objectifs de l'Agenda Afrique 2063", prévient Adriano Nuvunga.
RDC, Sahel, Ethiopie
Le sommet des chefs d'Etat de l'Union africaine se tient à un moment particulièrement délicat pour le continent.
L'Ethiopie, siège de l'organisation panafricaine, est toujours plongée dans une guerre civile qui a fait des milliers de morts et l'est de la République démocratique du Congo est frappé par un regain de violences qui menace la stabilité de toute la région.
A cela s'ajoute la situation sécuritaire toujours préoccupante dans le Sahel.