Le prix du super et du gasoil a connu une augmentation de 5% le 31 janvier dernier au Congo-Brazzaville. Mais désormais, il est même difficile de trouver du gasoil dans les stations-service, ce qui perturbe l'activité économique. Cette pénurie s'explique officiellement par la révision des unités de production de l'unique raffinerie du pays. En attendant, les consommateurs sont priés de garder patience.
Le soleil est sur le point de se coucher sur Brazzaville. Devant une station-service du centre-ville, la file de voitures s'étend sur plusieurs dizaines de mètres. Des conducteurs, notamment des bus et minibus, arrivés pour certains sur les lieux depuis l'aube, attendent toujours d'être servis.
" C'est la bataille. C'est la guerre du carburant. Ça fait pratiquement quatre jours que je suis à la recherche du carburant. C'est très difficile, dans ce cas, de faire recette. Je suis père de deux enfants, ça ne fait pas du bien quand je passe quatre jours sans travailler. Ça fait en réalité au moins une semaine qu'on souffre pour trouver du carburant ", se plaignent-ils.
Conséquences de cette pénurie : les arrêts de bus sont bondés. Élèves et fonctionnaires éprouvent toutes les peines du monde pour rentrer chez eux après les cours ou le travail. Sur les routes, certaines agences de transport ont dû annuler ou reporter des voyages.
Faute de gasoil à la pompe, les automobilistes vont s'approvisionner auprès des vendeurs clandestins, communément appelés des " kadhafis ". Eux jouent à la spéculation. " Un bidon de 25 litres, je l'achète à 17 000 francs CFA au lieu de 12 500 francs CFA. Le bidon de 12 000 francs CFA, on nous l'a fait à 22 000 francs CFA à cause de la pénurie ", témoignent-ils.
Dans les stations où le précieux liquide apparaît, les pompistes exigent aussi des pourboires avant de servir.