Au Gabon, le Syndicat national des professionnels des eaux et forêts (Synapef) a répondu à des accusations d'" évasion fiscale " et d'" exploitation illégale " formulées par le ministre gabonais des Eaux et forêts, Lee White, à quelques jours du One Forest Summit, un sommet coorganisé avec la France.
Au Gabon, le pays accueille les 1er et 2 mars 2023, le One Forest Summit, un sommet coorganisé avec la France sur la protection des forêts. Dans la perspective de cette rencontre internationale, le ministre gabonais des Eaux et forêts, Lee White, était le 18 février dernier l'invité de l'émission " International " de la chaîne de télévision francophone TV5 Monde.
Le ministre y a déclaré qu'il avait été nommé pour réduire la corruption endémique dans le secteur forestier au Gabon.
Lors de cette intervention, Lee White a fait un long plaidoyer en faveur de l'achat des crédits carbones, une compensation réclamée par les pays du bassin du Congo pour récompenser leurs efforts dans la protection des forêts, l'un des points importants du One Forest Summit.
Première polémique avant le " One Forest Summit "
Mais ce qui a le plus attiré l'attention lors de son interview, c'est cette déclaration : " Il n'y a pas de secret, j'ai été nommé pour essayer de mettre de l'ordre dans le secteur forestier. On sait qu'en 2016-2017, on perdait jusqu'à 300 millions d'euros par an en évasion fiscale, en exploitation illégale. On a réussi à beaucoup diminuer ce chiffre. "
Une sortie qui a fait bondir le Syndicat national des professionnels des eaux et forêts (Synapef), en grève depuis le 3 janvier dernier. Maurice Mve, secrétaire général adjoint du Synapef, a rétorqué : " Le premier exemple de corruption implique directement le ministre Lee White qui en janvier 2020, a supervisé la vente de plus de 220 000 hectares de forêt en violation des dispositions du code forestier. Deuxième cas, le directeur général des forêts a été écroué plus de trois mois en raison de son implication active dans des malversations à hauteur de 300 millions de francs CFA. Monsieur Lee White, ministre des Eaux et forêts, l'a maintenu en poste. "
Une première polémique avant le One Forest Summit qui aura lieu à Libreville les 1er et 2 mars. Il permettra d'aborder les enjeux liés à la préservation des trois grands bassins forestiers, la forêt amazonienne, le bassin du Congo et les forêts tropicales d'Asie du Sud-Est.