Le 20 décembre 2023, les Congolais vont se rendre aux urnes. Contexte sécuritaire, jeux d'alliances politiques, respect du calendrier électoral, zoom sur l'état d'avancement des préparatifs des élections.
Le 24 décembre 2022, les opérations d'enrôlement des électeurs ont débuté dans la première aire opérationnelle de RDC. Alors que celle-ci devait s'achever le 23 janvier dernier, elle a été prolongée de 25 jours.
Notre première destination est la ville-province de Kinshasa.
La capitale de la République démocratique du Congo est située dans la première aire opérationnelle d'enrôlement des électeurs. Ici, malgré la prolongation de 25 jours du délai accordé par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), beaucoup de Congolais risquent de ne pas obtenir leur carte d'électeur.
Plusieurs raisons expliquent cette situation : le nombre réduit des centres d'enrôlement, l'insuffisance du matériel d'inscription et les pannes fréquentes des machines. Avec, Jean Noël Ba-Mweze, notre correspondant à Kinshasa, nous avons suivi pendant une journée des citoyens qui essaient de s'enrôler.
A environ, 1600 kilomètres de Kinshasa, à Béni, la population est confrontée à d'autres défis et questionnements. La ville est située sur le territoire de la province du Nord-Kivu.
En raison de l'insécurité, le gouvernement congolais a placé les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri sous un état de siège. Les habitants redoutent de vivre le même scénario qu'en 2018, quand les Congolais de Beni et Yumbi n'ont pas pu se rendre aux urnes. John Kanyunyu notre correspondant à Béni, est allé à la rencontre des habitants de sa province.
Le défis sécuritaire
La question des déplacés internes reste importante en République Démocratique du Congo. Sur l'ensemble du territoire, selon les dernières estimations du bureau de la coordination des affaires humanitaires en RDC (OCHA), on compte environ 5millions de personnes déplacées.
De Béni dans le Nord-Kivu, àl'Ituri, les préoccupations des habitants sont quasiment les mêmes.
Dieudonné Lossa Dekhana, le coordinateur de la société civile de l'Ituri s'inquiète pour les personnes déplacées. Aussi, la sécurisation du processus électoral dans la province de l'Ituri est pour lui une source d'inquiétudes.
Glissement en vue ?
Le processus électoral est confronté à divers défis. Les acteurs politiques, eux, se préparent malgré tout déjà pour la bataille électorale. En RDC, difficile pour un seul parti politique de conquérir le pouvoir. D'où les jeux d'alliances qui ont déjà commencé par exemple au sein de l'opposition congolaise.
Pourtant, Bob Kabamba, politologue et professeur à l'université de Liège en Belgique pense qu'il y a très peu de chances, que le vote puisse avoir lieu le 20 décembre prochain.
Du côté de la CENI, on se veut rassurant. Patricia Nseya Mulela, rapporteure de la CENI assure qu'il y aura bien élection cette année et que le calendrier électoral sera respecté.
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