Congo-Brazzaville: Diables rouges - L'amélioration des performances toujours attendue

Dans la longue marche visant à redonner une crédibilité internationale aux sélections congolaises, toutes les catégories confondues ont eu beaucoup d'entraîneurs. Une triste réalité.

Au lendemain de la sortie prématurée de la sélection A' lors de la septième édition du Championnat d'Afrique des nations (Chan), la Fédération congolaise de football (Fécofoot) a prouvé qu'on ne badine pas avec les honneurs. Jean Elie Ngoya et les autres membres composant son staff technique ont été remerciés sans autre forme de procès. On leur avait signifié de faire mieux qu'en 2018 et 2021. Le sélectionneur est toujours pointé du doigt quand les objectifs ne sont pas atteints. D'ailleurs, un éminent entraîneur disait toujours que " la victoire revient aux joueurs et l'échec est pour moi ".

Le bilan du Chan est incontestablement décevant. Mais en virant les sélectionneurs, les gestionnaires du football ont peut-être oublié les vrais problèmes. Les techniciens passeront et les équipes nationales du Congo enchaîneront des contre-performances si les conditions de préparation ne sont pas améliorées. Tout le monde veut que l'équipe produise le beau jeu et surtout gagne. Mais cela a un prix. Les résultats se construisent. Ce n'est pas le fruit du hasard. Avant, les autres sélections avaient un complexe d'infériorité. Mais grâce à un investissement conséquent, elles ont pris conscience de leurs possibilités et désormais plus rien ne leur résiste.

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Les résultats sont palpables. Les clubs ont atteint un certain niveau et l'équipe nationale a aussi profité de ce renouveau. Le pays regorge des talents. Mais dans le domaine de la préparation de ses équipes, le Congo accuse un grand retard. Les Diables rouges ont échoué au Chan parce que la préparation n'était pas à la hauteur des ambitions.

Les moyens n'ont pas suivi...

Les moyens n'ont pas été mis à la disposition des vrais acteurs pour métamorphoser l'équipe. " Notre résultat n'est finalement que la conséquence de notre préparation au rabais... Le programme de préparation a été tout le temps modifié et réadapté selon les circonstances ", a expliqué Jean Elie Ngoya dans son rapport. Les Diables rouges A' n'ont, en effet, bénéficié d'aucun regroupement ni disputé de matches amicaux internationaux après leur qualification contre les Fauves du Bas Oubangui. Pire encore, les deux matches amicaux prévus à Kinshasa, en décembre dernier, ont été simplement annulés et le stage de préparation et d'acclimatation n'a été que de courte durée. Les primes de préparation des matches et de compétitions non payées ont eu raison sur le moral et la détermination des joueurs.

" Nous avions perdu parce que nous ne nous sommes pas sentis concernés. Ce n'est pas que nous n'étions pas bons contre le Cameroun. Non. Le mental des joueurs fut en berne. Nous mettons cet échec à 50 % sur l'organisation et la communication des agents des organes de tutelle qui non seulement ont refusé chaque fois de venir lors de nos réunions de débriefing mais tenaient des discours qui décourageaient et désorganisaient le groupe des joueurs et également des membres du staff technique... Les joueurs avaient décidé de ne plus être réceptifs ", a-t-il commenté.

Valoriser les vrais acteurs

Dans le football, la victoire revient toujours à l'équipe la mieux préparée et la plus engagée. Et le mental des joueurs est l'un des points sur lequel les gestionnaires devraient soigner pour que la sélection montre un nouveau visage. Sauf qu'en Algérie, les joueurs n'avaient visiblement pas la tête à l'endroit à cause des promesses non tenues. Ils ont effectué plusieurs voyages sans argent. Le manque des frais de placement des joueurs et entraîneurs, selon Jean Elie Ngoya, a causé une fragilité mentale. A cela s'ajoute le manque de prise en charge en termes de déplacement à remettre aux joueurs après chaque séance d'entraînement...

En plus, les plans de vol long courrier pour atteindre les lieux de stages et de compétitions en plusieurs escales ont été un handicap à la récupération. " Ils contribuent fortement à une contre-performance pouvant occasionner des blessures et fragiliser les athlètes physiquement, mentalement et psychologiquement ", peut-on lire dans le rapport.

La réussite ne peut se concrétiser dans la désorganisation. On la doit au travail en amont des clubs et aux talents des joueurs. Comment peut-on demander des performances si à la base les clubs ne sont pas subventionnés ? De même, le fait que les joueurs vivent dans la précarité devient un frein pour l'éclosion du sport de haut niveau. Pour viser les étoiles, il faut mettre en place un vaste plan de développement des sélections nationales en plaçant le joueur au centre de tout.

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