Madagascar: Énergie - Des parcs solaires prévus dans trente-six villes

De l'électricité pour tous, avec un coût accessible à tous. Tel est le plaidoyer du président de la République à Addis-Abeba en indiquant que dans cette optique, à court terme, Madagascar compte multiplier la mise en place de parcs solaires.

Des parcs solaires dans trente-six villes, pour un total de 50 mégawatts. C'est le projet que l'État va lancer cette année, selon Andry Rajoelina, président de la République. Une information qu'il a donnée durant une table ronde sur l'énergie qu'il a présidé dans le cadre du sommet de l'Union africaine, à Addis-Abeba, Éthiopie, samedi.

Les détails du projet n'ont pas été communiqués. L'objectif est néanmoins de permettre d'augmenter la production et élargir l'accès à l'électricité à un coût relativement modéré et à court terme. De prime abord, il sera financé par la Banque Mondiale. En tant que président de séance, Andry Rajoelina a démarré les échanges par un discours d'introduction. L'occasion pour lui de dresser un tableau de la situation énergétique à Madagascar, qui est également une réalité en Afrique.

"Quand on parle d'énergie, on parle du pilier de développement du continent, mais surtout de chaque pays. Aujourd'hui, force est de constater qu'une grande partie de la population, en Afrique, n'a toujours pas accès à l'électricité. C'est un constat malheureux dans la mesure où le continent africain regorge de ressources pouvant être transformées en énergie. (... ) En ce qui concerne Madagascar, nous avons 500 à 600 mégawatts de production en énergie pour vingt-six millions d'habitants.Ce qui est très peu", regrette le chef de l'État.

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Appelant ses pairs à "traduire nos discours en action", le locataire d'Iavoloha insiste sur l'importance d'accélérer le développement, dont celui du secteur énergétique. "Sans énergie, sans électricité on ne peut pas vaincre la pauvreté, on ne peut pas industrialiser nos pays respectifs", plaide-t-il. Cela passe par la réduction de la dépendance à l'énergie fossile, au profit de l'énergie renouvelable.

Prenant l'exemple de Madagascar, Andry Rajoelina indique que le coût de production d'électricité par les centrales thermiques atteint jusqu'à 30 cents de dollars le kilowattheure. En Europe, l'électricité est pourtant produite autour de 10 cents le kilowattheure. La production d'énergie renouvelable offre donc l'alliage parfait entre l'augmentation de la production de l'électricité, l'élargissement de l'accès à l'électricité et un coût accessible au pouvoir d'achat de la population.

Un projet à 400 millions de dollars

Les centrales hydroélectriques sont une option qui conjugue ces trois éléments. En termes de coût, par exemple, la production ne dépasse pas les 8 cents par kilowattheure. Seulement, comme le reconnaît Andry Rajoelina, il faut compter en année pour la mise en place d'une centrale hydraulique. Il faut compter près de dix ans, entre la phase d'étude et l'opérationnalisation de la centrale.

Le retard de développement à Madagascar et en Afrique ne permet pourtant pas d'attendre autant de temps. La Grande île, par exemple, souffre des délestages quotidiens en raison de l'insuffisance de la production en électricité. Le coût de production élevé se répercute douloureusement sur les factures des ménages, lorsqu'ils ont accès à l'électricité. Puisqu'à Madagascar, seulement 15% de la population en jouissent. Le locataire d'Iavoloha présente ainsi les parcs solaires comme une alternative à court terme.

Comme indiqué précédemment, trente-six villes sont ciblées par un projet d'installation de parcs solaires à lancer cette année. À entendre le Président, cependant, l'idée, au final, est que les localités des cent dix-neuf districts qui ne sont pas raccordés au réseau de la Jirama soient électrifiées à travers des parcs solaires. D'une chose l'une, cela évitera le souci du raccordement aux réseaux principaux qui impliquera d'autres coûts conséquents étant donné la supeficie du pays.

"Madagascar met en valeur ses ressources hydrauliques, solaires et éoliennes pour les rendre accessibles à tous les Malgaches", soutient Andry Rajoelina sur son compte Twitter. Un tweet partagé par Marie-Chantal Uwanyiligira, représentante résidente de la Banque Mondiale, qui ajoute que la Banque "va contribuer à valoriser ces ressources et doubler le taux d'accès à l'électricité à Madagascar de 30 à 60% d'ici 2030. Cela à travers le prochain projet de connectivité digitale et énergétique de 400 millions de dollars, faisant partie de l'initiative Electrifying Africa".

Selon les explications, la construction de parcs solaires annoncés par le chef de l'État à Addis-Abeba est inscrite dans ce projet qui sera financé par l'institution de Bretton Woods. "L'hybridation des centres isolées de la Jirama", figure parmi les activités principales prévues. La date d'approbation du projet par le Conseil d'administration de la Banque Mondiale est prévue le 30 mars 2023. Les sources soutiennent, toutefois, que "c'est pratiquement acquis", et que le décaissement ainsi que sa mise en marche "sera cette année". Les parcs solaires dans les trente-six villes seront donc les premières pierres à l'édifice.

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