Congo-Kinshasa: Le gouvernement et la Chine s'opposent après un rapport accablant sur Sicomines

Le rapport de l'Inspection générale des Finances (IGF) sur le contrat signé en 2008 entre le gouvernement et le Groupement des entreprises chinoises, infrastructures contre mines, défraie toujours la chronique. Alors que l'IGF pointe un déséquilibre criant dans cette convention, l'ambassade de Chine nie tout en bloc et dénonce " un rapport dont le contenu est plein de préjugés et ne correspond pas à la réalité et pas crédible ". Elle prône cependant un dialogue amical et raisonnable pour résoudre les désaccords. Lundi 20 février, le gouvernement lui a répondu.

Le ministre des Finances de RDC, Nicolas Kazadi, rappelle que ce n'est pas la première fois que le gouvernement se plaint du déséquilibre de ce contrat, qui était censé transformer le pays sur le plan des infrastructures. Aujourd'hui, les deux parties ne cachent plus leurs divergences qui s'étendent même dans le domaine fiscal, comme l'explique le ministre :

" Sicomines ne veut pas payer les 200 millions de dollars qu'on lui réclame au titre des superprofits. Ils doivent payer parce qu'il est tellement clair que cet impôt ne fait pas partie des impôts exonérés au titre de la convention. "

De son côté, le gouvernement chinois promet de défendre fermement les droits et intérêts légitimes des entreprises de son pays et va riposter " à toute violation des droits et intérêts légitimes de ses entités ". Cependant, à ce stade, il n'est point question de rompre les rapports économiques et commerciaux avec la Chine, rappelle Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement :

" On ne peut pas nous empêcher de vouloir voir plus clair dans les choses telles qu'elles se faisaient. Nous avons besoin de regarder le passé pour voir comment on améliore l'avenir. Il ne faut pas considérer qu'on veut brimer les Chinois ou dire qu'il y'a comme une forme de maltraitance. "

Cette pression est également soutenue par la société civile. L'Observatoire de la dépense publique demande à la cour de cassation de se saisir de ce dossier.

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