Les populations des trois villes du Boudié Est, situé dans la partie orientale de la commune de Bambaly, ont massivement pris part hier, dimanche 19 février, à une manifestation pacifique, par voie de sit-in à la place publique de Badiary, pour exiger l'électrification de leurs localités. Les manifestants ont exprimé des maux qui font le lot de leur quotidien, face à l'absence du courant électrique, et menacent de se faire entendre à nouveau.
Une foule nombreuse et tous ou presque couverts de rouge, ces manifestants, un peu plus de deux cent personnes, selon les organisateurs, ont pris part, hier dimanche, à ce sit-in de Badiary, initié par le collectif du Boudié Est, composé des villages de Tambana N'ding, Tambanaba et de Badiary, dans l'Est de la commune de Bambaly. En chœur, ils ont crié leur exaspération, suite à plusieurs requêtes de besoin en courant électrique.
"Nous sommes très irrités et déçus car, au 21e siècle, la question de l'électricité est une nécessité et non un luxe. Imaginez les milliers de personnes qui peuplent cette contrée du Boudié Est, qui vivent sans électricité, c'est malheureux et désolant. Nous sommes entourés de l'électricité, sans en être servis, car Badiary est à seulement un kilomètre de Malifara qui est déjà électrifié et Tambanaba aussi est à la fois à deux kilomètres de notre chef-lieu de commune et de région de Sédhiou. Nous réclamons du courant, sans délai", a déclaré Dembo Seydi, le coordonnateur de ce collectif.
A les en croire, l'absence de l'électricité les prive d'un minimum standard, a ajouté le coordonnateur Dembo Seydi. "L'urgence est d'alerter les autorités compétentes, avec au premier chef le président de la République, Macky Sall. C'est le devoir de l'Etat du Sénégal de nous servir de l'électricité. Pour recharger un téléphone portable, il faut débourser la rondelette somme de 1.000 F CFA pour aller à Sédhiou. Nos enfants ne travaillent pas convenablement, surtout dans cette nouvelle ère des technologies innovantes".
Et Sadio Sané, une dame très active dans la foule, de marteler : "nous les femmes, faisons les travaux ménagers à la main ou bien on se rend à Sédhiou pour le faire, comme pour moudre les céréales. Le préjudice est vraiment énorme", martèle-t-elle.
Venu leur prêter main-forte, l'honorable député du département de Sédhiou, Mouhamed Ayib Daffé, dit avoir porté le plaidoyer à l'hémicycle, en vain. "La région de Sédhiou est très en retard. Quand j'ai demandé au ministre de l'Energie, il m'a fait savoir que Sédhiou est à 30% d'électrification rurale, alors que le niveau national est à 58%. Ce qui n'est pas normal. Il y a une iniquité", souligne-t-il.
Ces manifestants, qui en ont profité pour réclamer l'adduction d'eau, des pistes de production et bien d'autres services sociaux de base, menacent de se faire entendre sous peu, si leur requête reste lettre morte.