Sénégal: Exfiltration de force de Sonko et emprisonnement systématique des opposants - Dr Cheikh Guèye interpelle les autorités et la justice

20 Février 2023

Selon Dr Cheikh Guèye, Secrétaire permanant du Rapport alternatif sur l'Afrique (Rasa), le ministère de l'Intérieur et les forces de sécurité doivent s'expliquer sur les images de l'exfiltration du leader de Pastef, Ousmane Sonko, par les éléments de la Gign qui ont caillassé le vitre de sa voiture pour le ramener manu militari à son domicile, lors de son retour du tribunal jeudi dernier. Invité l'émission Objection de la radio Sudfm (privée) hier, dimanche 19 février, Dr Cheikh Guèye, par ailleurs un des initiateurs du Mobilisation nationale pour l'engagement citoyen, la souveraineté, l'unité et la refondation (Mesure) s'est également offusqué du caractère systématique de l'emprisonnement des militants de l'opposition arrêtés lors des manifestations en disant qu'il " n'est pas normal que notre justice puisse générer de l'injustice ".

Le choc provoqué par les images montrant l'exfiltration du leader de Pastef, Ousmane Sonko par les éléments de la Gign qui ont caillassé le vitre de sa voiture pour le ramener manu militari à son domicile, lors de son retour du procès pour diffamation contre le ministre Mame Mbaye Niang, continue de susciter de vives réactions.

Invité de l'émission Objection de la radio Sudfm (privée) hier, dimanche 19 février, Dr Cheikh Guèye Secrétaire permanant du Rapport alternatif sur l'Afrique (Rasa) est monté au créneau pour déplorer cette scène qui, selon lui, est la preuve que la " tension politique ambiante est transférée dans l'espace sécuritaire ". En effet, répondant à une interpellation de notre confrère Baye Oumar Guèye sur ces images, le responsable de la veille et prospective à Ipar (Initiative de prospective agricole et rurale) estimant que " cela n'honore pas le Sénégal " interpelle ainsi les autorités et les forces de sécurité à s'expliquer sur cet acte.

%

" Les autorités et les forces de sécurité nous doivent des explications parce que ce qu'on voit, on ne sait pas si c'est quelque chose qui a été commandé directement de l'extérieur : faites ceci, ou bien c'est un policier qui a décidé sur place de faire cet acte ", a-t-il d'emblée martelé avant de faire remarquer. " Donc, c'est très difficile pour moi de le commenter outre-mesure, mais je crois qu'il y a un transfert de la tension ambiante de l'espace politique dans l'espace sécuritaire. Et non seulement dans l'espace sécuritaire public mais aussi dans l'espace sécuritaire privé.

Ne l'oublions pas, tous les acteurs politiques ont défini leur propre sécurité privée désormais parce que personne ne fait plus confiance à la sécurité publique ". Poursuivant son analyse de la tension politique actuelle, le Secrétaire permanant du Rapport alternatif sur l'Afrique appelle à un sursaut pour faire face au drame parce qu'ajoute-il, " les forces publiques sont là pour nous protéger tous en tant que nation, en tant que société et les acteurs politiques font partie de cette société. Il me semble que sous ce rapport-là, nous devons là aussi, nous arrêter sur les questions sécuritaires, autrement dit la politique et la sécurité, la politique est la justice ".

Loin de s'en tenir-là, l'invité de l'émission objection de la radio Sudfm s'est également offusqué des arrestations tous azimuts des militants de l'opposition et leur emprisonnements systématique en disant qu'il " n'est pas normal que notre justice puisse générer de l'injustice ". " Je suis moi-même ému par le nombre d'arrestations, le caractère systématique, mais aussi le caractère systématique de l'emprisonnement parce que l'arrestation pour écouter quelqu'un par rapport à une manifestation, ce n'est pas du nouveau. Mais, le fait d'arrêter et d'emprisonner, nous avons sous ce rapport-là un problème beaucoup plus profond parce qu'il n'est pas normal que notre justice puisse générer de l'injustice. Et ceci est la cause de la crise de perception que les gens ont par rapport à la justice ", a indiqué le membre de la Mesure (Mobilisation nationale pour l'engagement citoyen, la souveraineté, l'unité et la refondation.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.