Vingt entrepreneurs agricoles ont participé à ce programme de renforcement des capacités comprenant entre autres des modules sur le développement commercial et la préparation à l'investissement.
Du 25 au 27 janvier 2023, le Centre international de conférences Abdou Diouf de Diamniadio (Cicad) a abrité le Sommet " Dakar 2 -- Nourrir l'Afrique : souveraineté alimentaire et résilience ", organisé par le Groupe de la Banque africaine de développement, le gouvernement du Sénégal et la Commission de l'Union africaine.
L'objectif de cette rencontre, qui a réuni des gouvernements, des dirigeants du secteur privé, des représentants d'organisations multilatérales et d'ONG, ainsi que des scientifiques et des chercheurs, était d'explorer les moyens de relever le défi croissant de la sécurité alimentaire en Afrique et de renforcer la résilience du continent face aux chocs futurs.
Au pays de la Teranga, des Petites et Moyennes Entreprises (PME), détenues majoritairement par des femmes, tentent déjà de jouer leur partition. Celles-ci sont toutefois confrontées à plusieurs défis qui entravent leur développement.
L'initiative Gender Smart Accelerator Challenge, déroulé dans le cadre du projet Accelerating Impacts of CGIAR Climate Research for Africa (AICCRA) au Sénégal, a ainsi été initié afin de rendre les services d'information climatique et l'agriculture intelligente face au climat (AIC) plus accessibles aux femmes tout en luttant contre l'inégalité des sexes dans l'accès au financement des actions climato-intelligentes.
" AICCRA a pour ambition dans ce programme, d'intégrer des approches sensibles au genre dans la mise en œuvre des innovations AIC (agriculture Intelligente au climat). Il s'agit d'assurer la participation des femmes actrices de la chaîne de valeur dans le but de leur donner accès aux ressources productives, aux informations et au financement et faire évoluer leurs modèles commerciaux ", a expliqué Omonlola Nadine Worou.
Vingt entrepreneurs dont dix-sept femmes ont pu participer à ce projet. Parmi eux, six se verront octroyer une subvention pouvant aller jusqu'à 15 millions de FCFA. Adja Boudy Kanté, promotrice de Cereal House, une entreprise qui commercialise des granolas (céréales de petit-déjeuner) made in Sénégal et 100 % naturel, espère faire partie des bénéficiaires.
" Ce programme nous a permis de mettre à niveau nos entreprises et de prendre plus conscience de l'impact sur l'environnement de nos activités. L'obtention de cette subvention nous permettra d'augmenter notre production et de passer à l'échelle ", a indiqué Mme Kanté qui participe pour la première fois à ce genre d'initiative.
Dans un contexte marqué par la raréfaction des ressources, la " viande végétale " développée par le GIE Ousoforal et sa marque de produits Nutrivie est une innovation majeure.
" C'est au cours d'un de mes voyages en Casamance que j'ai constaté que les producteurs d'anacarde ne mettaient en valeur que la noix de cajou. La pomme était tout simplement jetée et pourrissait dans la nature. Je me suis donc dit qu'il fallait trouver une solution pour valoriser ce produit. Mes recherches ont abouti à la production de la viande végétale qui est un produit nouveau sur le marché sénégalais ", explique sa présidente, Latipha Diédhiou.
Selon elle, le Gender Smart Accelerator Challenge a été une véritable aubaine. " Grâce à ce programme, j'ai pu réaliser ma propre étude de marché, établir mon bilan financier, et faire des projections sur les années à venir. Il m'a aussi permis, à travers les coachings, d'améliorer mes compétences en marketing. Nous avons également eu à nouer des collaborations avec de potentiels investisseurs ", se réjouit-elle.
Dans la région de Tambacounda (Est), l'entreprise Experna développe plusieurs produits à base du fruit de baobab. Comme pour ses prédécesseurs, la formation déroulée par l'académie du club d'investissement pour les femmes (WIC Academy, sigle anglais) a été très bénéfique.
" Ce programme a éclairci notre horizon. Nous savons désormais comment élaborer un plan d'affaires, comment mieux vendre et mieux présenter notre projet à des investisseurs... Nous avons également pu nous structurer et surtout être des entrepreneurs écoresponsables ", s'est félicité son président, Oppa Cissokho.
Après quatre mois de formation, tous les bénéficiaires ont reçu leur attestation le vendredi 17 février. Ils attendent désormais la délibération du jury, au courant de cette semaine, pour savoir s'ils ont obtenu la subvention.