La nomination de huit nouveaux ministres a été officialisée hier. Soumis à une obligation de résultats, ils devront donner un nouveau souffle à l'équipe gouvernementale et sont attendus à la fois sur le front technique, mais aussi politique.
Un gouvernement d'action. C'est ainsi qu'est présentée l'équipe gouvernementale avec l'entrée en scène de ses nouveaux membres. Huit nouveaux ministres dont le décret de nomination a été lu, hier, au palais d'Etat d'Ambohitsorohitra, par Espérance Pelandroy, secrétaire générale de la présidence de la République.
Selon les explications, cette recomposition devra donner un second souffle au gouvernement. Et le mot d'ordre "gouvernement d'action", va dans deux sens. Les actions techniques, mais aussi politiques. Ce dernier point est important étant donné que Andry Rajoelina, président de la République, est dans la dernière ligne droite de son mandat. Dans ce sens, les nouveaux ministres, mais aussi ceux qui restent en poste auraient comme base commune "d'adhérer pleinement à la vision du chef de l'État d'être prêts à mouiller leur chemise".
Cet engagement politique expliquerait le retour de Yvette Sylla au ministère des Affaires étrangères. Celle qui est désormais ancienne ambassadrice auprès l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), aurait grandement fait valoir son réseau au sein de l'église catholique lors de la campagne électorale de la présidentielle de 2018. Cette conjugaison des enjeux techniques et politiques auraient aussi amené l'entrée au gouvernement des deux anciens secrétaires généraux à la présidence de la République.
Il s'agit de Valéry Ramonjavelo, nouveau ministre des Transports et de la météorologie, et de André Haja Resampa, nouveau ministre de la Jeunesse et des sports. Sur le plan politique, tous deux auront la lourde tâche de reconquérir la partie Sud-Est et le Sud du pays. Avec d'éventuels candidats qui en sont des natifs et d'autres aspirants Président qui s'y engagent avec fougue, la joute électorale pourrait être disputée dans ces deux parties du pays.
"Le Président a nommé des personnes qui savent travailler avec lui. Qui connaissent ses attentes", indique du reste les sources pour expliquer ses choix. Cette optique de conjuguer les actions techniques et politiques, motive aussi la nomination en tant que ministre de la Justice, de Landy Mbolatiana Randriamanantenasoa, sénatrice et magistrate de premier grade. Pareillement pour le député Jean Bosco Rivotiana, également administrateur civil, qui est le nouveau ministre du Travail, de l'emploi, de la fonction publique et des lois sociales.
Engagement public
La composition du nouveau gouvernement fait ainsi un clin d'œil aux deux Chambres parlementaires. La nouvelle garde des sceaux a toutefois comme mot d'ordre d'assainir rapidement la Justice. Les rubriques sur le parcours académique et les expériences professionnelles des Curriculum vitae (CV), des nouveaux ministres sont bien garnies, par ailleurs. À l'exemple de Soloniaina Rasamoelina Andriamanampisoa, expert comptable et ancien président du conseil d'administration de la Jirama, qui est le nouveau ministre de l'Énergie et des hydrocarbures.
Le colonel Ndriamihaja Livah Andrianatrehina, nouveau ministre des Travaux publics, n'est pas en reste. Titulaire d'un doctorat en génie civil, cet ancien commandant du groupement de la gendarmerie nationale Alaotra-Mangoro est un des rares malgaches diplômés de l'École nationale des ponts et chaussées de Paris. La rigueur et l'intransigeance dont-il a fait preuve pour la sécurisation de l'Alaotra Mangoro serait un atout dans ses attributions gouvernementales. Particulièrement sur l'application des normes de tonnage sur les routes nationales.
Des départements régaliens comme celui de la Défense nationale, changent de main. Le général de division Josoa Rakotoarijaona remplace ainsi le général de corps d'armée Richard Rakotonirina à la tête du ministère de la Défense nationale. Sauf revirement, le désormais ancien directeur général de la planification stratégique au ministère de la Défense nationale sera promu général de corps d'armée.
Cette promotion en grade du nouveau ministre de la Défense nationale s'impose en raison des quatre étoiles arborés par le général de corps d'armée Serge Gellé, secrétaire d'État à la gendarmerie nationale. Les deux officiers généraux sont issus de la 17e promotion de l'Académie militaire d'Antsirabe. Selon les sources, par ailleurs, au même titre que les autres ministres, ceux nouvellement nommés sont soumis à un contrat-programme. L'ensemble du gouvernement doit être présent sur terrain et faire connaître leurs actions.
Cette fois-ci, le chef de l'État compte serrer la vis. "Il n'y aura plus de pilotage à vue. Des plans d'actions précises sur trois et six mois doivent être publiés et accompagnés d'engagements publics". Voilà ce qu'auraient accepté les nouveaux ministres. Ils devraient en donner un aperçu lors de leur présentation au conseil des ministres demain. Étant donné la conjoncture, les plans d'actions du ministre des Travaux publics, de celle de la Justice et de celui de l'Énergie sont particulièrement attendus.