Le premier Kaya - avant feu Soopramanien Kistnen, qui était un de ses fans d'ailleurs -, Joseph Réginald Topize, prônait la dépénalisation de l'usage du cannabis, comme l'ont fait en octobre de l'année dernière d'autres rastas qui ont manifesté devant le Parlement.
Et lorsque Kaya a participé à un concert le 16 février 1999 pour la dépénalisation du gandia et a fumé un joint en public, les policiers ont regardé ailleurs. Mais certains ont cru bon de signaler que la police n'avait rien fait, la poussant à procéder à l'arrestation de Kaya par la suite et à objecter à sa remise en liberté conditionnelle.
Détenu à Alcatraz, le chanteur décède le 21 février 1999 en cellule policière. Autopsie, contre-autopsies, dont une effectuée par un expert étranger. Blessure à la tête, lésion intracrânienne avec "secouage" de cerveau... il est difficile de déterminer si Kaya s'est lui-même cogné la tête contre le mur de la prison, selon les dires des policiers responsables non seulement de sa détention, mais aussi de sa sécurité, ou s'il a été battu à mort par ces mêmes policiers.
Toujours est-il qu'une émeute éclate le 21 février 1999 à travers le pays et tourne dans certains quartiers à des affrontements communaux. À la fin de ces incidents, le 25 février, on dénombre cinq morts et plusieurs blessés. Un autre chanteur de Roche-Bois, Berger Agathe, a été abattu par les forces de l'ordre alors que, il semblerait, il lançait des appels au calme. Il y a eu aussi des pillages et même l'évasion de 250 prisonniers durant ces émeutes.
Que faut-il retenir de ces graves incidents ? Bien que tout ait commencé à partir de rumeurs - justifiées ou non - que Kaya aurait été battu en prison, le manque d'informations fiables a dû certainement exacerber les tensions. Il est heureux toutefois que, désormais, les cellules policières sont surveillées par des caméras.
Quant à l'usage du cannabis, le problème reste entier. On vient de découvrir récemment comment la destruction de plants de gandia a mené à une concentration de son commerce entre les mains de quelques importateurs et distributeurs qui se sont tellement enrichis qu'ils ont pu acheter leur liberté et continuer leur business.