De nombreux agriculteurs du Balantacounda entrevoient mieux l'avenir grâce au Provale-cv. Ils ont connu une hausse de leurs productions après avoir obtenu du projet des matériels et bénéficié d'une assistance technique décisive pour exploiter leur potentiel. Le projet vient de boucler une tournée dans la région de Sédhiou.
L'économie principale de cette zone dite Balantacounda repose sur le riz, l'anacarde et les produits maraîchers. L'action du Provale-cv, en un temps record, a eu un l'impact certain. La vie dans certains hameaux où cohabitent de grands producteurs de bananeraies, de riz, de piment et d'autres variétés commence à changer. Pour dire, que la vie sociale s'améliore. En visite dans les différents fermes et périmètres maraîchers de certaines localités de la zone, le Provale-cv a noté avec satisfaction la hausse des rendements. A Temento, un périmètre de 16 ha de bananeraies constitue l'attraction avec l'implication de 570 chefs de ménage.
Un membre du Gie qui exploite le site, Noumo Biaye, cheveux blancs, solide, se remémore que cet endroit était une forêt avant qu'ils ne reçoivent de l'aide de l'Etat pour l'aménager. Il explique que le Porvale-cv a beaucoup contribué à leur épanouissement pour la production. Il révèle que leur Gie gagnait environs 30 millions par campagne annuelle, mais avec le soutien en matériel par le Provale-cv, la production a connu une hausse considérable.
Le président des producteurs de banane du Balantacounda, Sylvain Diatta, la soixantaine, informe pour sa part qu'ils s'activent dans la filière banane depuis les années 1980. A l'époque, le projet avait été initié pour lutter contre la pauvreté et l'exode rural. Il confie qu'à l'époque, ils gagnaient jusqu'à l'ordre de 60 millions avant que cela ne connaisse une chute avec la vétusté de leur matériel. A cet effet, il confie qu'avec l'appui de Provale-cv, ils ont pu relancer l'activité avec de meilleures perspectives.
Le Provale-cv leur a permis de clôturer les périmètres pour contrer la divagation animale, les a équipés en motos pompes, a réfectionné les canaux d'irrigations, les vagues de lavage... Le secrétaire général du Gie, Lamine Sadio, lui, souligne l'importance de la piste de production réalisée pour un accès facile à la zone et plaide pour l'octroi d'un moteur qui les aidera à assurer " l'autosuffisance en eau pour une bonne production de bananes à chaque période de culture ". Le chef de bureau régional de Provale-cv dans la région de Sédhiou, Samba Diop, a rappelé le crédo du projet : la valorisation des eaux pour le développement des chaines de valeur. Il explique que Provale-cv, sous la tutelle du ministère de l'Agriculture, accompagne les chaines de valeur agri-élevage.
Le périmètre de Temento fait partie de la fédération des producteurs de bananes du Balantacounda constituée en cinq Gie. Une demande de subvention a été soumise au projet pour prendre en charge la réhabilitation de la clôture pour les quatre périmètres, ceux de Satioum, Kougne, Sibanar et Temento. Mais aussi la réhabilitation d'un forage réalisé au cours des années 1970.
" Avec cet équipement vieillissant, le Provale est prêt à changer le moteur et la pompe et en même temps réaliser le réseau d'irrigation. Et tout cela, c'est pour améliorer la productivité et ainsi augmenter les revenus de ces vaillants producteurs qui sont dans cette zone du Balantacounda ", a déclaré M. Diop. Il estime que ces chantiers de bananes sont d'une importance capitale. Parce que pas moins de 500 pères de famille travaillent dans les cinq périmètres bananiers depuis trente ans.
L'investissement que le Provale-cv compte faire a déjà démarré, a-t-il expliqué. Pour ces quatre périmètres, dit-il, cela tourne autour de 175 millions FCfa pour les motos pompes, les moteurs, la réhabilitation du réseau d'irrigation et la sécurisation des sites " car, ils ont un réel problème avec les divagations des animaux ". Il y a également une piste reliant la Rn6 au périmètre bananier de Sibanar en traversant Temento, sur un linéaire de 5,6 kms.
Cette piste est évaluée à 104 millions FCfa. Au total, Provale a dépensé 270 millions FCfa sans compter l'accompagnement comme le renouvellement du matériel végétal qui est vieillissant et a un impact sur la production. Actuellement, ils tournent autour de 300 tonnes. Si la réhabilitation est faite, leurs recettes iront de 40 millions FCfa jusqu'à 80 millions FCfa voire 100 millions FCfa.
Dans la vallée de Sindima aussi, les cultures évoluent. Le président de la coopérative " Kakata ", Mamadou Mané informe que leur groupe est composé de 1500 membres dont 1250 femmes s'activant uniquement dans la production de riz. La vallée de Sindima s'étend sur près de 12 mille ha. Il indique que Provale-cv leur a tendu la main car cette vallée est couverte de sel.
" Sur les 12 mille ha, l'Etat par le biais de Provale-cv et une autre entreprise, est en train de nous aménager 1100 ha. Dans les années 1970, personne ne payait du riz dans la zone. Mais avec l'avancée du sel, les producteurs ne pouvaient pas obtenir 300 kg à l'hectare. Aujourd'hui, nous sommes à 6 tonnes à l'hectare parfois plus ", révèle Mamadou Mané.
Le Provale-cv a quasiment terminé le maillage du département de Goudomp. A Beylan, des femmes ont, elles aussi, bénéficié d'une piste de production réalisée par le Provale-cv. Une des jardinières, Feinda Seydi, membre du groupement Fankata confie qu'avant la construction de cette piste, elles souffraient du manque d'eau. A Dar Salam également, les exploitants des périmètres maraichers se disent soulagés grâce à l'appui du Provale-cv.
L'entrepreneur Idrissa Aidara, trouvé dans son champ en plein arrosage, indique qu'il a planté des papayes, de l'oignon, du piment, de la tomate et du manioc sur un ha. Il résume son opération : " on a démarré en juin dernier avec la culture du piment, en gagnant presque 60% de la production. Après la sortie de toutes les dépenses, nous avons eu un bénéfice de 4 millions FCfa ".
4876 ha aménagés dans la région de Sédhiou
Pour un bon développement des chaînes de valeur agricole à travers la valorisation des eaux, le Provale a d'abord accompagné les agriculteurs par la réalisation d'infrastructures de maîtrise d'eau productive, de transformation des produits et de commercialisation pour ainsi améliorer la productivité et augmenter les revenus des bénéficiaires. Dans la région de Sédhiou, les réalisations du projet portent sur l'aménagement 4876 ha de vallées et bas-fonds pour la riziculture avec 35 ouvrages structurants constitués de digues anti sel pour protéger les terres " rizicultivables " contre la salinisation (+5000), de digue de rétention pour augmenter les superficies inondées et le temps de rétention d'eau dans les parcelles de riz avec des aménagements secondaires en seuils d'épandage de la lame d'eau.
Le Provale a intégré dans ces aménagements des pistes d'accès et de production pour faciliter le transport des intrants et la commercialisation des produits pour un linéaire de 30 km dans les trois départements. En plus, le projet a démarré la réalisation de 37 petits périmètres maraîchers au bénéfice des groupements de promotion féminins pour le développement d'activités génératrices de revenues après la campagne hivernale de riz. 32 fermes intégrées sont également réalisées par le projet au bénéfice des jeunes agripreneurs pour la promotion des services d'appui aux chaînes de valeurs, la création d'emplois et ainsi l'augmentation des revenus des promoteurs bénéficiaires à travers des activités de maraîchage et d'arboriculture fruitière.
Pour les infrastructures de commercialisation, le projet déjà démarré la construction des dix (10) plateformes multifonctionnelles et unités de transformation des produits locaux (riz, mil, anacarde, mil et lait) dans les départements de Sedhiou, Bounkiling et Goudomp aux bénéfices des organisations des producteurs et éleveurs ciblés par le Provale-Cv, lit-on dans un document de présentation du projet.