Figés dans leur option belliciste, le Rwanda et le M23 n'ont jusque-là rien respecté des résolutions de Luanda, Nairobi I, II et III ainsi que de celles de Bujumbura. Ce pays militariste et son "wagon" ont superbement ignoré les appels à la désescalade diplomatique, au cessez-le-feu, au retrait des territoires congolais occupés, au désarmement et à la démobilisation, etc. lancés en marge de ces différents fora.
Au regard de ce qui précède, les observateurs s'interrogent sur le sort qu'entendent réserver Paul Kagame et ses " rebelles " aux décisions du mini-sommet d'Addis-Abeba.
Nombre d'entre eux pensent que ce Chef de l'Etat, qui n'a aucun respect pour ses pairs africains ni pour les décideurs de la planète siégeant au Conseil de Sécurité des Nations Unies et à l'Union Européenne, va certainement user des subterfuges pour se dérober.
Un nouveau round d'observation est donc ouvert depuis le samedi 18 février 2023. Le compteur est remis à zéro pour comptabiliser de nouvelles violations de cessez-le-feu, de nouveaux massacres des populations civiles, de nouvelles attaques contre les FARDC et la Monusco, de nouveaux attentats à la bombe, au passif du Rwanda et du M23.
L'enjeu de l'insécurité récurrente dans la partie Est de la République Démocratique du Congo étant en réalité le pillage, à moindre coût, des ressources naturelles congolaises, au profit du régime de Kigali comme des multinationales totalement investies dans le trafic des minerais de sang, chercher à convaincre le Rwanda de s'engager dans la voie du règlement pacifique de la crise sécuritaire congolaise serait pure utopie.
Gouvernants comme peuple congolais sont en train de se rendre compte, au fil des années, des limites des sommets, conclaves et autres réunions visant à amener le régime de Kigali à se désengager militairement du territoire congolais.
Il ne faut plus se voiler la face pour constater que s'il y a un langage qui pourrait être compris du côté de Kigali, c'est celui des armes. A ce sujet, l'opinion publique congolaise pense que la Force régionale mise sur pied par la Communauté de l'Afrique de l'Est devrait réfléchir sérieusement à l'application d'un des volets qui fondent sa mission en RDC, à savoir l'usage de la force. Le temps est venu, pense-t-on, d'imposer la paix par les armes, s'il le faut, plutôt que de continuer à envoyer des messages sans lendemain à Kigali, pour solliciter le retrait de sa " rébellion " des territoires congolais occupés.
Si les participants au mini-sommet d'Addis-Abeba tiennent à ce que les résolutions adoptées à cette occasion ne moisissent pas dans les tiroirs du siège de l'Union Africaine, l'option militaire concertée entre la Force régionale, la Monusco et les FARDC devrait rester constamment sur la table, prête à être activée. La mauvaise foi de Kigali dans le sabotage des efforts de paix des Nations Unies comme des organisations africaines est tellement établie qu'aucun crédit ne doit être accordé aux maîtres de Kigali et leurs marionnettes du M23.
Sinon demain, on risque de revivre des sommets, des mini-sommets et autres conclaves à répétition à Luanda, Nairobi, Bujumbura et Addis-Abeba, un camp belliciste sourd à tout ce qui peut faire cesser le drame congolais à l'Est.