Les chefs d'État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) ont tenu, le 20 février, un sommet extraordinaire au terme duquel ils ont décidé solennellement de maintenir les sanctions contre le Burkina Faso, la Guinée et le Mali, trois pays dirigés par des juntes après des coups d'Etat respectifs.
La rencontre est intervenue juste après la sixième session ordinaire de l'assemblée de l'Union africaine (UA), tenue à Addis-Abeba, en Éthiopie. Elle a eu pour objectif principal d'examiner les progrès réalisés dans les processus de transition au Burkina Faso, en Guinée et au Mali, tout en tenant compte de l'état de préparation des élections au Nigeria, en Sierra Leone et au Liberia. Le sommet a permis aussi aux participants d'échanger de front sur l'état d'avancement de la mise en place d'une force régionale de lutte contre le terrorisme dont le mandat doit inclure la restauration de l'ordre constitutionnel; d'examiner le rapport de la vingt-troisième session du dialogue politique entre la Cédéao et l'Union européenne (UE) au niveau ministériel. Un rapport publié lors de la réunion tenue à Bruxelles du 6 au 7 février dernier.
" La conférence des chefs d'État et de gouvernement a été informée de la demande adressée par les ministres des Affaires étrangères du Burkina Faso, de la Guinée et du Mali, portant sur la levée des sanctions qui leur ont été imposées à la suite de leurs coups d'Etat respectifs. La conférence des chefs d'État et de gouvernement décide de maintenir les sanctions existantes à l'encontre des trois pays et d'imposer une interdiction de voyager aux membres du gouvernement et autres hauts fonctionnaires des trois pays ", souligne le communiqué final de la Cédéao. Le document précise que l'organisation rejette totalement les mesures unilatérales prises par les autorités de transition en Guinée, notamment en ce qui concerne la mise en œuvre de la feuille de route de transition. Par ailleurs, elle réitère la nécessité d'ouvrir l'espace politique à tous les acteurs des trois pays et d'assurer un dialogue politique inclusif.
" La conférence des chefs d'État et de gouvernement instruit le président de la commission de la Cédéao d'accompagner la mise en œuvre des feuilles de route de la transition et de renforcer l'appui sécuritaire et humanitaire aux pays touchés, dans le but d'atténuer les souffrances des populations ", conclut le communiqué, invitant les Nations unies, l'UA et tous les partenaires internationaux à appuyer la mise en œuvre des décisions de la Cédéao concernant les trois pays