Burkina Faso: Ouagadougou - Une décision de justice qui tarde à être exécutée

21 Février 2023

Dans ses pérégrinations à Ouagadougou, Kantigui a appris la déchirure qu'une famille traverse à cause d'un héritage. En effet, selon les faits racontés à Kantigui, deux parcelles d'un chef de famille, décédé en 1982, sont à l'origine de la mésentente entre sept enfants héritiers et leur maman. " L'un des sept enfants a confisqué les papiers des parcelles et l'acte de mariage des parents. Il a mis une des parcelles en location et occupe l'autre. Les autres enfants ont été expulsés et ne savent pas où dormir ", a-t-on soufflé à Kantigui. Pour départager les enfants, l'affaire a été portée devant le Tribunal de grande instance (TGI) de Ouagadougou en 2017.

Par jugement civil en janvier 2019, le tribunal a ordonné la liquidation et le partage de la succession. A cet effet, un notaire a été désigné pour mener l'opération et un juge chargé de la supervision. " Le jugement est terminé. Mais depuis lors, rien n'est liquidé, rien n'est partagé. Qu'est-ce qui coince ? ", s'interroge l'informateur de Kantigui qui invite les autorités à se pencher sur cette affaire afin d'éviter le pire. Ce d'autant plus que, selon la source de Kantigui, présentement l'épouse du défunt est malade et la famille ne dispose pas d'argent pour les soins alors que les frais de location continuent à être versés.

Gayéri : un ex-conseiller municipal devenu terroriste

Le ver est dans le fruit. Ce dicton explique parfaitement le terrorisme au Burkina Faso. Kantigui, après avoir appris qu'un ex-conseiller municipal de Gayéri est devenu une figure emblématique du terrorisme dans la province de la Komondjari, s'est rendu à l'évidence. En effet, selon des informations qui lui sont parvenues, cet individu, tristement célèbre, aurait été aperçu, plusieurs fois, à la tête d'une colonne terroriste qui parade dans certaines localités de la commune urbaine de Gayéri. Aucune gêne pour l'ex-conseiller municipal, pourtant bien connu dans la zone, de conduire ses hommes à visage découvert, précise une source de Kantigui. La même source poursuit que l'élu local s'était radicalisé en son temps et collaborait, clandestinement, avec un groupe terroriste.

Coopérant le jour avec les autorités locales d'alors et la nuit avec les terroristes, il se prêtait à un double jeu. En tous les cas, il était soupçonné d'être de mèche avec " les hommes de la brousse ". Par ailleurs, souligne l'interlocuteur de Kantigui, avant qu'il n'intègre le conseil municipal de Gayéri, l'individu indélicat s'était spécialisé dans les attaques à main armée. Aujourd'hui, cet homme versatile, violent et sanguinaire, selon la source de Kantigui, est devenu le cerveau opérationnel de plusieurs attaques dans la même commune. Une commune qui, pourtant, lui avait porté sa confiance aux élections municipales de 2016.

Stade municipal de Dédougou : à quand la rénovation ?

La ville de Dédougou a bénéficié, à l'occasion des festivités du 11-Décembre 2014, d'un stade qui a fait la fierté de la population. La construction de cette infrastructure sportive trouvait sa justification dans la volonté des autorités locales de satisfaire les multiples sollicitations formulées par les habitants, notamment les jeunes qui s'y retrouvent régulièrement pour des rencontres ou concertations à caractère régional. Après les festivités, des travaux complémentaires ont été réalisés et ont concerné la pose de la pelouse synthétique.

En 2020, un grand vent avait fait des dégâts importants sur les installations du stade. Actuellement, il ne répond plus aux normes pour la tenue de certaines compétitions du championnat national de football. Les matchs se tiennent désormais sur les installations du camp militaire Nazi-Boni. Pire, avec la situation sécuritaire dans la région, le stade a accueilli, en son sein, des déplacés internes. Kantigui souhaite que le stade soit rénové au grand bonheur de la population.

Solenzo : reprise progressive des cours au primaire

De passage en ce début de semaine à Solenzo (province des Banwa), Kantigui a constaté avec joie que les élèves qui étaient privés de cours depuis le début de l'année scolaire en cours sont de retour dans les classes. Selon une source de Kantigui, depuis la libération de la ville par les Forces de défense et sécurité (FDS) en fin d'année 2022, les parents et leurs enfants réclamaient l'ouverture des classes. Le lundi 20 février 2023, près de 500 élèves du CM2 ont été inscrits dans l'une des écoles primaires publiques de la ville.

L'interlocuteur de Kantigui a ajouté qu'après l'appel, sept classes de CM2 ont été ouvertes pour répartir ceux qui sont présents à raison de 55 élèves par classe, en attendant les absents. Des fournitures scolaires, foi de la source, ont été distribuées aux élèves de CM2. Aux dernières nouvelles, les classes de CM1 aussi ont été ouvertes hier mardi 21 février 2023. Kantigui salue cette réouverture des classes, espérant qu'avec la pacification progressive de la province, tous les élèves de Solenzo et des Banwa pourront retrouver le chemin de l'école.

CHU de Dédougou : l'opérationnalisation piétine

La question de la santé de la population est au cœur des préoccupations des premières autorités du pays. Pour cela, la Boucle du Mouhoun a bénéficié de la construction d'un centre hospitalier universitaire à Dédougou. Les travaux qui ont commencé, il y a de cela des années, ont permis de sortir de terre plusieurs infrastructures modernes. Mais jusqu'à présent, l'opérationnalisation de cet hôpital de référence tarde à venir. Pire, les infrastructures qui sont terminées et qui ont été réceptionnées à titre provisoire risquent de connaître un délabrement du fait qu'elles ne sont pas occupées. Kantigui se demande s'il n'y a pas lieu de déménager progressivement certains services du CHR de Dédougou pour désengorger cette unité sanitaire qui ploie sous son âge et la vétusté de certains appareils. Vivement qu'une réflexion soit menée pour opérationnaliser le Centre hospitalier universitaire de Dédougou à la grande joie de la population.

Centre médical Mgr Zéphyrin-Toé : une ambulance pour les évacuations sanitaires

Kantigui, de passage dans la ville de Dédougou, a appris que le Centre médical diocésain Mgr Zéphyrin-Toé a acquis, courant janvier 2023, une ambulance toute neuve pour faciliter les évacuations sanitaires. Ce centre médical qui rend d'énormes services à la population était dépourvu d'ambulance. Avec cette nouvelle acquisition, le centre met cette ambulance à la disposition de la communauté à prix social pour le transport des malades vers les structures sanitaires. Kantigui se réjouit de cette décision des responsables du centre car le transport des malades pour des soins était devenu un casse-tête chinois. Kantigui qui y a fait un tour a constaté que la maternité du centre est en chantier pour augmenter l'offre de service.

Intoxication des eaux du Mouhoun : les pêcheurs en colère

Quelques jours après l'intoxication des eaux du fleuve Mouhoun dans la province des Balé, Kantigui est allé à la rencontre des pêcheurs en " chômage technique ". Sur les bords du fleuve, il a constaté des carcasses de poisson flottantes et une forte odeur nauséabonde, sans aucun dispositif de nettoyage. Kantigui y a rencontré aussi des pêcheurs visiblement affectés. Ces derniers se disent être en colère contre les pollutions récurrentes des eaux du fleuve et surtout l'absence d'actions dissuasives contre les auteurs d'activités illicites. " Ce sont toujours les mêmes actions, les mêmes conclusions sans suite préventive ", confie un d'eux, à Kantigui, qui indique qu'il fait la pêche dans le fleuve depuis 16 ans.

Selon ses confidences, le responsable de l'intoxication des eaux du fleuve serait mort en voulant sauver sa marchandise après le chavirement de la pirogue qui le transportait en direction du site aurifère de Secaco dans la commune de Sibi. Il a été inhumé sur place. Toujours selon lui, les villages de la rive gauche du fleuve sont une zone de trafic de produits illégaux en direction du site d'orpaillage du village de Secaco. " Ces trafiquants sont aidés par des piroguiers qu'il convient de distinguer des pêcheurs ", prévient la source. Face à l'intoxication des eaux qui menace la santé publique, Kantigui appelle à la responsabilité collective.

Boromo : une femme enceinte retrouvée morte

La tristesse était à son comble le matin du 16 février au secteur 3 de Boromo. En effet, un agent de santé de l'hôpital de Boromo a été retrouvé mort à son domicile. De ce que Kantigui a appris, la victime serait une jeune dame d'une trentaine d'années, mère d'un enfant de trois ans, enceinte de quelques mois. Elle était en service au laboratoire du CMA de Boromo, depuis 2018. Selon des confidents de Kantigui, l'époux de la victime est en poste dans la ville de Kaya et était passé la voir le 14 février. Sa présence aurait été constatée par plusieurs témoins parmi lesquels des collègues et voisins de son épouse. Dans la journée du 15 février, la victime aurait même assuré une permanence entre 12h et 17h, aux dires de ses collègues.

Dans la même nuit, elle a partagé un diner avec une collègue de service, jusqu'à 22h dans un climat bon enfant en compagnie de sa famille chez elle. La défunte vivait avec deux jeunes filles et son fils de trois ans. C'est ce dernier qui a découvert, tôt dans la matinée, le corps de sa mère baignant dans le sang sur son lit, sans la présence de son mari qui pourtant, selon le témoignage des autres membres de la famille, y aurait passé la nuit. Informé, l'époux qui a confié avoir rejoint son poste très tard au cours de la nuit du décès de son épouse, se serait rendu à la gendarmerie de Boromo dès son retour avant de participer aux funérailles. La défunte a été inhumée le 17 février dans une vive émotion. Kantigui, tout comme les collègues de la défunte, souhaite vivement que la lumière soit faite sur ce décès qui laisse interrogateur.

 

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