L'œil du cyclone Freddy a atterri à 30 km au Nord de Mananjary, hier vers 19 heures 20 mn. Il a frappé de plein fouet la région Vatovavy.
Le premier bilan officiel sur le passage du cyclone Freddy, rapporté par le Bureau national de la Gestion des risques et des catastrophes (BNGRC), hier à 21 heures, est malheureux. Un homme de 27 ans est mort noyé à Mahanoro, dans la région d'Antsinanana. Dans la région de Vatovavy où ce cyclone a atterri, hier soir, sept mille personnes ont été évacuées préventivement. D'importants autres dégâts ont été causés par les rafales de vent. Le toit du Kianja manarapenitra n'a pas résisté à la puissance du cyclone, de même que plusieurs toits de bâtiments administratifs et des habitations.Des arbres ont été arrachés, des poteaux électriques endommagés.
Tout le monde, même les éléments de force de l'ordre, est resté cloîtré dans un abri sûr, depuis la fin d'après-midi. " Le vent souffle très fort, dehors. On doit attendre que la situation se calme un peu, avant de sortir pour effectuer des interventions et aider les sinistrés . ", indique une source auprès de la gendarmerie. La vitesse du vent enregistré au moment de l'atterrissage était de 130 km/h. Les rafales ont atteint 180 km/h. " A entendre les mugissements du vent, il est probable qu'on peut s'envoler, si on se trouve dehors, en ce moment.", a indiqué Juvence, employé d'une station radio catholique dans ce district d'impact de Freddy.
Sacs de sable
Des habitants de Mananjary redoutent de lourds dégâts, après le passage de ce cyclone, bien qu'ils se soient préparés à son arrivée. " Nous entendons le vent arracher des toits. Heureusement que beaucoup ont protégé leurs toitures avec des sacs de sable. Pour notre cas, cent vingt sacs ont été placés sur notre toit avant l'arrivée de Freddy. ", ajoute Juvence. Des cases d'habitation ont commencé à être inondées, face à la montée du niveau de la mer et du Canal de Pangalane. Mananjary se trouvait dans le noir, lorsque Freddy l'a touché. L'électricité a été coupée depuis hier après-midi. " Nous utilisons des torches pour éclairer la maison. ", témoigne Amanda Marovelo, une habitante de ce district.
Ils appréhendent surtout les impacts de ce cyclone sur leur économie. Ils ne se sont pas encore relevés des impacts de Batsirai, qui a atterri dans ce district il y a un an, qu'un autre cyclone puissant les frappe à nouveau de plein fouet et ravage les cultures, leurs principales sources de revenu.
Les habitants de Mananjary ont pris des leçons du cyclone Batsirai. Les personnes qui vivent dans les zones à risque, ceux qui habitent dans une maison précaire, ont rejoint des sites d'hébergement. " Les sites sont pleins, nous sommes contraints de trouver d'autres endroits pour placer ceux qui n'ont pas encore trouvé de refuge. ", témoigne le député Charlot Mamihaja qui a déployé des véhicules pour le transport des personnes jusqu'aux sites d'hébergement. Six mille personnes ont été déplacées préventivement, hier.
Bien que Freddy soit classé comme un puissant cyclone par la direction générale de la Météorologie, les habitants de Mananjary le considèrent comme moins intense que le cyclone Batsirai. Les bilans de ce cyclone sont attendus.