Devant des diplomates accrédités et la presse ce mardi, les intervenants ont parlé des différents meurtres, enlèvements, arrestations et des cas de détentions arbitraires survenus au Cameroun en 2022.
Les travaux effectués par le collectif d'ONG et organisations de la société civile révèlent qu'il y a eu environ 1759 cas de violences et de violations des droits humains au Cameroun au cours de l'année 2022. Pour ce groupe de travail, les cellules des commissariats et des gendarmerie sont des lieux où les droits de l'homme sont bafoués au quotidien. Philippe Nnanga,de l'ONG Un Monde avenir, supervisait les travaux.
" La cellule, dans les gendarmeries et la police, est un lieu de torture. Quand vous entrez dans une cellule dans un commissariat, vous restez debout, il n'y a pas de toilettes. Faites le tour et si vous connaissez une seule cellule où on a prévu des bancs : ça n'existe pas ", affirme-t-il.
Les ONG ont surtout dénombré 897 cas de meurtres dont 542 pour les régions du nord-ouest et du sud-ouest. Avec 339 meurtres et 137 enlèvement sur les 277 recensés, la région de l'extrême-nord demeure un foyer de tension malgré une relative accalmie depuis 2021. Imam Mohamadou Barichou, défenseur des droits humains dans cette partie du pays, regrette que cette crise ait moins d'échos : " la crise est un peu oubliée par rapport à la situation actuelle, la crise du Noso [régions anglophones du nord-ouest ety sud-ouest, NDLR] a impacté sur l'effectif des forces de maintien de l'ordre et nous avons l'impression que l'extrême-nord a été oublié [alors que] la crise de Boko Haram persiste. "
Le rapport mentionne également 162 cas d'incendies criminels, 28 cas de violences basées sur le genre, des arrestations et détentions arbitraires, avec l'affaire Vamoulké qui a connu plus de 130 renvois dont une cinquantaine en 2022.